Trop, c’est trop…

La situation dans les piscines de l’Ortenau voisine devient inquiétante. Les nombreux incidents des dernières semaines ont conduit la ville de Kehl à prendre des mesures et à demander de l’aide.

Honteux, les incidents causés par des fauteurs de trouble dans cette belle piscine à Kehl. Foto: Ville de Kehl

(KL) – Les relations franco-allemandes sont ce qu’elles sont au niveau politique. Tantôt bonnes, tantôt mauvaises, mais généralement, pendant que la grande politique se chamaille, les relations sur le terrain sont excellentes. Sauf quand il s’agit des piscines de l’Ortenau : à Kehl, à Auenheim et récemment aussi à Offenburg. De jeunes Strasbourgeois arrivent nombreux et affichent des comportements qui ont, à plusieurs reprises, nécessité l’intervention des forces de l’ordre et la fermeture momentanée des piscines en question. Pour le maire de la ville de Kehl, Toni Vetrano, cette situation est inacceptable.

Dans un courrier adressé autant au ministre des Affaires intérieures du Bade-Wurtemberg Thomas Strobl qu’au président de l’Eurométropole Robert Herrmann, Vetrano écrit : « Nous ne pouvons pas célébrer nos projets transfrontaliers tout en ignorant les problèmes qui se présentent dans notre espace de vie commun.» Dans son courrier, Toni Vetrano demande le soutien de la police du Land, mais également par la police française. Suite à ce courrier, une réunion a été programmée d’urgence à la préfecture de Strasbourg pour faire le point.

« S’il est possible d’installer un poste de police franco-allemand au sein de l’Europapark, on s’attend à ce que cela soit également possible chez nous, de préférence dans un format franco-allemand », écrit Vetrano ; et cette position est compréhensible. Car au niveau du Bade-Wurtemberg, la petite ville de Kehl est considérée comme faisant partie de l’espace rural et dispose donc de beaucoup moins de policiers que si Kehl était considérée comme une ville.

La situation dans les piscines de l’Ortenau devient critique ; et il est incroyable de voir comment ces bandes de jeunes venus de Strasbourg arrivent à semer la terreur aux abords et à l’intérieur des piscines. Le personnel dans les piscines est totalement dépassé par cette évolution et refuse, à juste titre, de « faire la police ». A un moment où de toute manière, les piscines connaissent un afflux énorme à cause des températures, les maîtres-nageurs ont déjà assez à faire en assurant une baignade en toute sécurité – mais ce n’est pas leur mission de contenir des centaines de jeunes qui viennent pour en découdre.

Il est évident que suite aux discussions entre la ville de Kehl, la Préfecture et l’Eurométropole, des mesures seront prises pour faire revenir le calme dans les piscines de l’Ortenau. N’importe les mesures qui seront prises, elles instaureront des contrôles, des règles d’accès plus strictes et une politique de « zéro tolérance ». Ce seront donc les « visiteurs normaux », familles avec enfants, mères monoparentales et autres qui paieront la facture pour les petits casseurs qui viennent pour d‘autres raisons que la baignade. Les règlements internes de TOUTE piscine municipale allemande prévoit que ce sont les habitants de la commune qui ont un accès prioritaire – d’autres visiteurs PEUVENT, mais ne DOIVENT pas être admis.

Mais une chose est certaine – il faut que ces scènes de rixes généralisées cessent immédiatement. On verra si les autorités allemandes et françaises arriveront, dans un effort commun, à mettre un terme à ses agissements honteux. Autrement, il n’est pas exclu qu’un moment donné, les piscines de l’autre côté du Rhin ferment la porte aux visiteurs habitant ailleurs qu’à Kehl. Et une telle évolution serait plus que dommage dans une région qui est fière de son aspect transfrontalier.

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