Trop de NO2 au Portugal !

La Commission Européenne traduit le Portugal devant la Cour de Justice de l’Union Européenne.

Les capteurs, tels que celui-ci photographié au Pays Basque Espagnol, ne manquent pas au Portugal. Foto: Txilkillana / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(Jean-Marc Claus) – La Commission Européenne a décidé de poursuivre le Portugal devant la Cour de Justice de l’Union Européenne, au motif que la qualité de l’air y est mauvaise dans certaines régions, notamment dans le Nord de Lisbonne, sur le littoral de Porto, ainsi que dans la région entre Douro et Minho. Le dioxyde d’azote (NO2), dont les taux sont trop importants dans ces zones, à cause de notamment du trafic routier, en est la cause.

L’affaire ne date pas d’aujourd’hui, car en mai 2019, la Commission Européenne avait envoyé aux autorités portugaises, une lettre de mise en demeure, suivie d’un avis motivé en février 2020. Selon la directive 2008/50/CE, lorsque les valeurs limites fixées quant à la qualité de l’air sont dépassées, les pays membres doivent réagir pour réduire autant que possible ces dépassements.

Selon la Commission Européenne, le Portugal n’a pas suffisamment agi pour améliorer la qualité de l’air dans les régions concernées, d’où la procédure lancée mi-novembre 2021 à l’encontre du pays. Le temps de la justice européenne, comme constaté dans d’autres affaires, étant plus long que celui de la justice des pays qu’elle poursuit, le Portugal ne se retrouve pas le dos au mur.

Mais cette juridiction a au moins le mérite de positionner clairement l’Union Européenne sur un sujet aussi important que la qualité de l’air, quand on en connaît les conséquences sur la santé et l’environnement lorsqu’elle est dégradée. Le dioxyde d’azote (NO2) n’est pas seulement irritant, mais il peut générer des crises chez les asthmatiques, et provoquer des complications pulmonaires chroniques pour les personnes trop longuement exposées. Aucun risque cancérigène n’a été jusqu’ici démontré.

Sa production est générée par les activités humaines, notamment la circulation des véhicules à moteurs thermiques et les installations de combustion. Il participe aux pluies acides, détruisant la végétation et altérant la qualité des sols. Ce gaz est aussi, pour partie, responsable de la dégradation de la couche d’ozone, et de l’effet de serre.

Depuis 1993, l’installation de pots catalytiques sur les véhicules à moteurs thermiques, a permis d’en réduire considérablement les émissions, du moins sur ceux consommant de l’essence. Le chauffage, à base d’énergies fossiles, est aussi un grand pourvoyeur d’oxydes d’azote.

Or, pour beaucoup de Portugais(es), le chauffage est un problème récurrent. Mauvaise isolation des logements, pas assez de modes de chauffage alternatifs, chaque hiver beaucoup de Portugais(es) se réchauffent au travail, dans les édifices publics et les centres commerciaux. Quant aux véhicules automobiles, il faut savoir que la possession et l’entretien d’une voiture, pèsent plus lourdement sur les budgets des ménages au Portugal que dans d’autres pays européens.

Alors même si les normes réglementaires sont claires et applicables à tous les pays de l’Union Européenne, il faudrait peut être, qu’avant de s’acharner sur le Portugal, la Commission Européenne (re)traduise d’abord devant la Cour de Justice de l’Union Européenne, certains pays qui sont dans le rouge en matière de mauvaise qualité de l’air. Notamment la Pologne qui s’est déjà faite épingler, mais n’a toujours pas payé les amendes qu’elle doit, et plus grave encore, tarde à se mettre en conformité…

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