Trop peu, trop tard…

La Suisse ordonne une quarantaine à effet rétroactif (!) pour tous les Britanniques venus en Suisse pour la période des fêtes. Mais au lieu de se confiner, de centaines de touristes britanniques ont – filé à l’anglaise…

Sublime, les paysages autour de Verbier en Suisse. 400 touristes britanniques contempleront les installations douanières à Calais à la place... Foto: Realleok / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – Pauvre Suisse, pays qui avait tout fait pour maintenir sa sacro-sainte saison de ski, malgré la pandémie, malgré le fait que partout ailleurs en Europe (sauf en France), on a fermé toutes les structures touristiques, culturelles et commerciales. L’idée était assez farfelue – comme s’il était possible de faire respecter les règles sanitaires lors du « après-ski ». Mais l’arrivée des Britanniques, avec aux bagages, la nouvelle mutation du coronavirus, a tout changé. Du coup, le gouvernement suisse a décrété une « quarantaine rétroactive » pour tous les ressortissants britanniques se trouvant en Suisse. Mais les touristes britanniques n’entendent pas du tout se mettre en quarantaine – des centaines de touristes britanniques ont quitté clandestinement la station de ski de Verbier. Mais de toute façon, on sait que la nouvelle variante du SARS-CoV-2 est déjà sur le continent européen. Les réactions arrivent, comme souvent, trop tard.

A Verbier, on a du mal à comprendre la situation. Si les autorités avaient identifié 420 touristes britanniques à Verbier, mais dimanche matin, ils n’étaient plus qu’une douzaine – les autres avaient « filé à l’anglaise » pendant la nuit, histoire d’éviter une quarantaine qui n’était pas encore en vigueur au moment où ils étaient arrivés en Suisse.

Mais où sont passés, pendant la nuit, presque 400 touristes britanniques et comment est-ce possible que ceux-ci se baladent maintenant en Europe, en propageant le nouveau virus, sans que personne n’intervienne ? Selon Jean-Marc Sandoz, le porte-parole de la commune de Bagnes dont fait partie la station de Verbier, dit que certains des touristes britanniques l’auraient contacté depuis la France. Donc, au lieu de se trouver en Grande Bretagne ou en Suisse, ces porteurs potentiels de la nouvelle mutation du SARS-CoV-2 se baladeraient maintenant quelque part en France. Sans que personne ne sache concrètement où ils se trouvent.

Et les touristes britanniques sont en colère. Après avoir été expressément incités de venir passer des vacances de ski en Suisse, ils se sont retrouvés, une fois sur place, dans l’obligation de s’auto-confiner. Pas de « tout schuss » sur les pistes, mais confinement dans une petite chambre d’hôtel, pour beaucoup, pendant toute la durée des vacances de ski. « Nous comprenons leur colère », dis Jean-Marc Sandoz. Et en effet, il aurait mieux valu faire comme ailleurs – annuler la saison de ski 2020, dans l’impossibilité d’assurer la sécurité sanitaire des touristes et aussi, pour empêcher le risque de voir des touristes importer le virus en Suisse. Surtout dans sa nouvelle mutation réputée beaucoup plus contagieuse que son prédécesseur.

La Suisse n’est pas le premier et pas non plus le dernier pays à essayer de résoudre la problématique sanitaire et la problématique économique en même temps. Comme d’autres pays, la Suisse doit maintenant se rendre à une évidence – en essayant de ménager le chou (le virus) et la chèvre (l’économie), on ruine les deux.

Aux touristes britanniques, on ne peut que conseiller de rebrousser chemin – dans quelques heures, la Grande Bretagne sera isolée –Brexit, merci !- et qui sait combien de jours ces touristes doivent attendre à Calais avant de retrouver leur île qui se situe maintenant si loin d’Europe. Ces 400 touristes britanniques n’oublieront pas d’aussi tôt leurs vacances au ski en Suisse 2020…

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste