Trop puissante – l’Organisation de Coopération de Shanghai

Lors du sommet de l'Organisation de Coopération de Shanghai (OCS) à Samarcande en Ouzbékistan, le centre de gravité du monde s'est décalé vers l'Est. Avec l'Iran et la Turquie.

Si Erdogan se sent si bien avec Poutine, il devrait quitter les organisations occidentales. Foto: Kremlin.ru / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – A l’Occident, on fait semblant qu’il n’ait rien de grave. L’Organisation de Coopération de Shanghai (OCS), fondée en 2001, est en train de prendre les commandes de l’échiquier mondial. Mais comme lors de la création des états BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), l’Occident ne s’intéresse pas à ce qu’il se passe de l’autre côté du monde. Mais c’est une erreur. Car l’actualité de demain, ce seront les pays formant l’OCS qui la détermineront.

L’OCS a pour but principal de structurer et approfondir la coopération entre la Chine et la Russie. Elargie de plusieurs anciennes républiques soviétiques disposant d’importantes ressources énergétiques qui sont Kazakhstan, l’Ouzbékistan, le Kirghizistan et le Tadjikistan, l’OCS est rejointe par l’Inde et le Pakistan en 2016. En 2021, l’Iran adhère à l’OCS et l’année prochaine, la Turquie veut démarrer le processus d’adhésion.

La Turquie ? La Turquie, membre de l’OTAN, est en train de changer de camp. Force est de constater que la Chine a changé de position lors du sommet de Samarcande en assurant la Russie de son soutien et en blâmant l’Occident pour la guerre en Ukraine. En joignant l’OCS, la Turquie ne pourra pas rester dans les organisations occidentales, comme justement l’OTAN.

Tant que la Turquie est membre de l’OTAN, Erdogan risque de trahir les stratégies occidentales à l’OCS, donc, le bloc adversaire de l’Occident. En parallèle, la Turquie conclut de nouveaux contrats de livraison de gaz et pétrole avec la Russie et sabote ainsi non seulement les sanctions infligées à la Russie, mais agit ouvertement contre les intérêts de ses partenaires occidentaux. Dans une telle situation, il est inconcevable de garder la Turquie dans les organisations occidentales.

A l’Ouest, il serait peut-être temps de prendre la mesure de la puissance des BRICS et de l’OCS. Des organisations qui représentent environ 40% de la population mondiale et environ 30% du PIB mondial, devraient être prises au sérieux. Penser que l’avenir du monde puisse se décider à Washington, Bruxelles, Paris ou Berlin, relève de l’arrogance occidentale. L’Occident doit très rapidement développer une stratégie pour pouvoir gérer ces changements. Mais pour l’instant, on en voit même pas une réflexion digne de ce nom.

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