Tunisie : le réseau Lam Echaml pour la démocratie

Suite à l’action terroriste du 26 juin 2015 sur la page de Sousse, le réseau Lam Echaml prend position. Clairement.

Le réseau citoyen tunisien "Lam Echaml" s'indigne contre le terrorisme qui met en péril le processus de démocratisation. Foto: www.lamechaml.org

(Antoine Spohr) – 4 mois après les événements du Bardo, la Tunisie été endeuillée le vendredi 26/06/2015 suite à une action lâche commise par l’un de ses enfants contre des innocents tunisiens et étrangers dont le seul crime est d’avoir rendu visite à notre pays.

Encore une fois, une bande d’extrémistes obscurantistes essaient de porter atteinte à l’économie nationale à travers son secteur touristique, source de revenu de centaines de milliers de tunisiens, et au moral du peuple tunisien.

Suite à cet acte ignoble, le réseau Lam Echaml présente ses plus sincères condoléances aux parents des victimes innocentes et aux autorités de leur pays et souhaite un très prompt rétablissement à tous les blessées et hospitalisés.

Face au terrorisme, Lam Echaml :

1 – Dénonce vigoureusement ces actions terroristes qui cherchent à semer trouble et insécurité dans le pays et parmi nos concitoyens, en voulant instaurer un climat de crainte et de peur espérant par la mettre des obstacles à notre expérience démocratique et fournir l’occasion aux ennemis de la Tunisie d’en stopper ses premiers pas.

2 – Invite le gouvernement à prendre toutes les dispositions en vue de la dissolution des partis et associations dont les liens avec le terrorisme sont avérés ou qui ne reconnaissent pas la constitution et ne respectent pas le jeu démocratique.

3 – Appelle également le gouvernement à rompre toute relation diplomatique avec les Etats impliqués dans les actions de propagande et de mobilisation de tunisiens(nes) dans le but de créer un climat d’insécurité. Comme il exige que la justice poursuive les responsables directs ou indirects de ces actes.

4 – Lance un appel à toutes les associations afin d’unir leurs efforts pour la mise en place d’une stratégie nationale de promotion de la culture de la tolérance, du respect de la diversité d’opinions et de croyances. Seule une alternative politique et sociétale crédible sur plans culturels et éducationnels, pourra contrecarrer et éradiquer à la racine les appels a la division, à la haine et au soi-disant Jihad.

Lam Echaml appelle également tous les citoyens à se mobiliser dans cette lutte sans merci contre le terrorisme, et :

5 – Demande au gouvernement de respecter de ses promesses et d’exécuter les plans de développement avec plus d’efficacité, de rapidité et dans la transparence. Comme on exige que soient combattu la contrebande, la corruption et tous les trafics de manière à assurer plus d’emplois et de croissance aux régions marginalisées et exclues sur le plan économique et social.

6 – Attire l’attention des autorités sur le danger que représente les appels au retour de la dictature et rappelle que les droits de l’homme et les libertés publiques et individuelles constituent une ligne rouge infranchissable et un acquis pour lequel tant de citoyens ont sacrifié leur vie.

7 – Rappelle avec insistance qu’il est indispensable d’appliquer la loi concernant le financement des associations et des partis et de procéder au contrôle et à la surveillance de toutes les organisations sans exception. C’est de cette manière que seront identifiées et bloquées les sources de financement des groupes terroristes.

Lam Echaml est convaincu que la question de la violence et du terrorisme est fortement liée au contexte économique social et politique et que le succès du discours violent et takfiriste dans les quartiers populaires, a pour terreau la pauvreté et l’ignorance.

Cette situation fait des habitants de ces quartiers un appât facile pour les thuriféraires et recruteurs du terrorisme auquel il faut ajouter le déficit lourd de toute culture démocratique, de refus de la violence, du respect de l’opinion contraire et du vivre ensemble parmi un certain nombre de nos citoyens et de nos hommes politiques.
En conclusion, le bureau exécutif Lam Echaml et ses clubs régionaux sont aujourd’hui mobilisés plus que jamais dans la lutte contre le terrorisme et dans sa défense de la liberté, de la démocratie, de la modernité et de l’Etat civil.

On ne peut que souscrire à cet appel – pour que le processus de démocratisation puisse se poursuivre en Tunisie !

1 Kommentar zu Tunisie : le réseau Lam Echaml pour la démocratie

  1. Rappel succinct en préambule au communiqué:
    La société civile réagit aussi

    La Tunisie, chouchou des Français dans le Maghreb a été durement frappée à deux reprises en trois mois : 59 touristes étrangers y ont péri (21 au musée du Bardo près de Tunis en mars, 38 à Sousse le 26 juin dernier).
    A présent après l’arrestation de suspects, on établit des liens entre les deux massacres revendiqués par l’Etat Islamique. On sait que l’épicentre de cette mouvance djihadiste se situe en Lybie, la voisine libérée sans réflexion approfondie de l’horrible tyran avec notre aide philosophique d’abord puis surtout militaire. Passons.

    Etat d’urgence huit jours après l‘attentat.

    Le président Béji Caïd Essebsi s’est adressé hier au peuple tunisien pour lui annoncer qu’il décrétait l’état d’urgence instauré en 2011 puis plusieurs fois levé et rétabli et encore levé en 2014. Le premier ministre Habib Essid reconnaît qu’il y a eu des « défaillances sécuritaires » auxquels certains ajoutent des défaillances politiques.
    A Sousse l’assassin a pu déambuler avec sa kalachnikov pendant une demi-heure avant que la police ne l’abatte. Les premières sanctions sont tombées par la révocation de hauts fonctionnaires comme le gouverneur de Sousse et des gradés de la police mais l’état heureusement d’urgence implique des dispositions plus draconiennes pour une durée d’un mois, renouvelable.
    Les pouvoirs de la police secondée par l’armée sont étendus (pouvoirs d’exception), le nombre des agents est sensiblement augmenté surtout bien sûr sur les lieux touristiques, la stratégie des djihadistes consistant à détruire la ressource principale du pays afin de créer le chaos favorable à leur cause insensée.

    Ce groupe de démocrates constitue le Réseau des Associations Citoyennes ( sens du sigle) présentes dans tout le pays. On connaît en France et particulièrement à Strasbourg son président Moncef Ben Slimane qu’on voit périodiquement au Conseil de l’Europe lors du Forum Mondial de la Démocratie ou aux rencontres de l’ALDA (Association of Local Democracy Agencies).
    « Bon sang ne saurait mentir » : Moncef est le fils d’un illustre Tunisien, le Dr Slimane ben Slimane qui pendant ses études à Paris avait participé dès 1931 avec son ami Bourghiba à la Ligue Française des Droits de l’Homme avant de rejoindre le Neodestour, une fois installé comme ophtalmologue à Tunis. Progressiste donc nationaliste-anticolonialiste, il eut un destin très mouvementé.
    Ce réseau ( voir le site) regroupe des militants très hétéroclites de tous les âges, de toutes les conditions sociales, des deux sexes avec une forte représentiaton des femmes dont certaines portent librement le hijab qui ne les empêche pas de sourire. Belle organisation ! Chapeau M. Slimane !

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