Ukraine – est-ce que la Suisse peut apporter une solution ?

Pendant que tout le monde parle de la paix, l’ensemble des acteurs prépare la guerre.

Le président suisse, Didier Burkhalter (à droite, avec John Kerry), s'est proposé comme médiateur dans le conflit ukrainien. Une bonne idée. Foto: US Department of State / Wiki Commons

(KL) – Cela a failli être comique, si ce n’était pas tragique. Hier, le tsar russe s’est déclaré «très inquiet» par ce qui se passe en Ukraine. Poutine très inquiet ? Celui qui dirige tout ce qui se passe actuellement en Ukraine ? Une autre déclaration d’un autre officiel russe, cette fois le ministre des affaires étrangères Lawrov, va dans le même sens. «La Russie n’a aucun intérêt à ne pas respecter l’intégralité de l’Ukraine», a-t-il dit. Pour mémoire– la Russie qui n’a aucun intérêt à ne pas respecter l’intégralité de l’Ukraine, a annexé la Crimée en faisant fi de l’intégralité de l’Ukraine.

Les Etats-Unis, pas mieux. A Washington, on réfléchit à haute voix si on ne devait pas livrer des armes au gouvernement à Kiev qui lui, risque d’être un partenaire aussi fiable que le nouveau gouvernement en Crimée.

Par ailleurs, l’UE et les USA on débloqué ensemble environ 2 milliards d’euros pour aider l’Ukraine à payer les choses les plusn urgentes, et l’UE a suspendu presque tous les droits de douane pour des marchandises en provenance de l’Ukraine. Soit. En même temps, le monde (et le peuple ukrainien) n’a rien à gagner en regardant comment la Russie et les USA préparent une nouvelle fois une confrontation sur «terrain neutre».

Ah oui, le ministre des affaires étrangères français Laurent Fabius et son président François Hollande (avec David Cameron) ont tous «fermément condamné» les nouvelles incidents dans l’est de l’Ukraine et Fabius a annoncé que l’UE allait songer à de nouvelles sanctions contre la Russie. Cela n’empêchera pas Vladimir Poutine de dormir sur ses deux oreilles. Tout comme l’annonce de Catherine Ashton de penser à étendre les sanctions de gel de capitaux russes en Europe. Cela fait maintenant pas mal de temps que les grands capitaux russes aient été transférés ailleurs. Quand on annonce ce genre de sanction avec quelques semaines d’avance…

La seule proposition intéressante a été faite hier par le Président (Bundesrat) suisse, Didier Burkhalter qui a proposé une médiation suisse dans ce conflit. Lors d’une visite à Kiev, Burkhalter, actuellement aussi président de OCDE, a proposé de mettre en oeuvre autant le statut neutre de la Suisse (que personne ne pourrait soupçonner de poursuivre des intérêts propres en Ukraine…) et de l’OCDE pour calmer les esprits. Reste la grande question si les deux forces opposées, la Russie et les USA, souhaitent resoudre ce conflit de manière paisible. Pour répondre «oui» à cette question, il faudrait être convaincu que la Russie se soit satisfaite avec la Crimée. Mais qui pense sérieusement cela ?

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