Ukraine : le COVID-19 entre Russie et Union européenne

Pas pire qu’ailleurs ? Si, par le fait des Russes…

Une forêt de pins du côté de Luhansk Foto: Wolodymyr Lawrynenko/Wikimédia Commons/CC-BY-SA/3.0Unp

(Marc Chaudeur) – Que se passe-t-il donc actuellement en Ukraine, dans cet Etat-tampon – d’ailleurs assez mal unifié – entre Russie et Union européenne ? Alors que le feu continue à ravager des dizaines d’hectares à proximité immédiate de la centrale de Tchernobyl, que le milliardaire mentor du président de la République aimerait récupérer SA banque nationalisée par Porochenko (le prédécesseur de Zelensky) du fait de malversations, le COVID continue à faire des victimes. Comme partout ailleurs dans le monde ; mais le méchant virus ici, rencontre une économie déjà très fragilisée – surtout par la guerre que continuent de mener les séparatistes pro-russes à l’Est…

En Ukraine, les informations passent bien mieux que chez le voisin de l’Est, la Russie. Mais ce pays de 46 millions d’habitants n’intéresse guère les Occidentaux. Aberrant, parce qu’une partie de l’avenir de l’Europe dépend de ce qui s’y passe actuellement. Ces jours-ci, l’incendie continue à détruire les alentours de la centrale de Tchernobyl, jusqu’à 4 kms de la centrale. Avec des effets encore peu connus sur la radioactivité en Europe centrale et au moins jusqu’ à l’Alsace.

Qu’en est-il du COVID-19 ? Aujourd’hui, on en est, selon les chiffres officiels, à 3102 cas et 93 décès, donc une mortalité de 0,3 %.Ce qui est mieux que dans certains pays que nous connaissons bien. Mais s’y ajoute le problème des régions marquées par l’annexion et l’agression russe : la Crimée et le Donbass – c’est-à-dire les 2 oblast (régions administratives ) de Luhansk et de Donetsk. La première souffre des sanctions internationales infligées à la Russie – ce qui est totalement absurde : double peine pour les gens de Crimée ! – les secondes, de la guerre infligée par les séparatistes pro-russes aux ordres de Poutine et des services secrets russes, notamment le FSB.

La situation est plus critique dans le Donbass qu’en Crimée. Les médecins, comme ailleurs, remarquent que les personnes âgées sont particulièrement vulnérables au COVID-19. Or, la moyenne d’âge y est élevée . Pour cette raison principale que les vieilles personnes  n’ont souvent pas la possibilité financière ou physique de se déplacer…

Par ailleurs, on manque de masques et de désinfectants, plus gravement aussi en Donbass qu’en Crimée. Dans le Donbass, on se sert de l’alcool artisanal que distillent les gens dans leurs arrière-cours. Les consignes sont souvent mal respectées ; les gens, jusqu’à ces derniers jours, se ruaient dans les transports en commun. Actuellement, les autorités auto-proclamées (sous-fifres des Russes) ont drastiquement limité l’accès aux transports publics.

Le Donbass est devenu une sorte de souricière. Depuis 2014, la guerre a fait plus de 13 000 morts. Mais malgré les semblants de cessez-le-feu signés à de nombreuses reprises, notamment avec l’aide diplomatique de l’Allemagne et de la France, les bombardements et tirs d’artillerie n’ont jamais vraiment cessé, entretenus soigneusement par les reîtres stipendiés par Poutine. Et parallèlement, la « frontière » ukrainienne est maintenant fermée. Ce qui nuit gravement à l’approvisionnement. Mais la frontière russe, elle, ne l’est pas ; et cela crée une dépendance accrue de ces oblast à l’égard du voisin de l’Est. Et les Russes entrent à leur gré, surtout lorsqu’ils sont lourdement armés…

Les effets du virus sur l’économie ukrainienne, on s’en doute, seront catastrophiques. Volodymyr Zelensky, le président de la République récemment élu, a d’ores et déjà prévu un demi-million de chômeurs en plus dans l’après COVID-19. Mais d’après la plupart des économistes qui connaissent un tant soit peu le pays, ces chiffres se situent très en-deçà de la réalité raisonnablement prévisible…

Pour ce qui nous concerne, ces jours-ci, à l’Ouest, nous devrons être particulièrement attentifs à ce qui se passe du côté de Tchernobyl et au taux de radioactivité. Comme on sait, ce ne sont certes pas les autorités françaises qui nous en informeront comme on le devrait avec des personnes adultes. Ce que nous sommes, pourtant, si si.

 

Pour en savoir plus : https://www.kyivpost.com/

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