Un bac à sable d’un genre particulier

Non, il ne s’agit pas d’un espace de jeu dédié aux enfants, mais d’une zone d’expérimentation sécurisée, dans le secteur des Cuatro Torres, quartier d’affaires madrilène bien connu.

Le quartier d’affaires se termine par une zone où y circuler est une expérience sociale non recommandable aux familles... Foto: Archivage / Wikimedia Commons / PD

(Jean-Marc Claus) – Nous avons, en mai 2021, évoqué l’arrivée annoncée dans la capitale espagnole, de véhicules de livraison automatisés sans chauffeur. Depuis début janvier, comme l’indique El Diario, il est légal de tester les voitures autonomes à Madrid et la municipalité espère que le nouveau code de la route qui entrera en vigueur au courant de l’année, transformera la ville en Singapour ou San Francisco.

Rien moins que ça, alors que d’un autre côté, la même municipalité, au grand dam de la conseillère d’opposition Rita Maestre, s’oriente vers le tout automobile, prenant alors le contre-pied d’autres grandes capitales européennes. La zone de test dédiée à ces véhicules autonomes est dénommée « sandbox » par les porteurs de ce projet, « cajón de arena » en espagnol, car nous sommes à Madrid et non in « The City » !

Un « bac à sable » situé à Villaverde, au Sud de Madrid, et dont le concept est l’expérimentation à moindre risque. Plusieurs incidents impliquant le monde des véhicules autonomes, ont rendu la municipalité madrilène sensible à la nécessité de demeurer prudente avec l’introduction de ce nouveau moyen de livraison prétendu écologique. Par contre, pour ce qui est de la pollution de l’air, causée par les véhicules automobiles et dont les Madrilènes sont victimes, là, il n’y a pas de principe de précaution. Ainsi, en septembre dernier, créant une Zone de Basses Émissions (ZBE), la municipalité y a autorisé la circulation de 45.000 véhicules supplémentaires…

A la fin du mois, la première entreprise qui assurera des livraisons automatiques, fera circuler un véhicule fabriqué en Turquie dans la rue « Calle de Goya », en empruntant exclusivement les trottoirs. Un premier pas, selon la cofondatrice de l’entreprise. Alors qu’un autre projet pilote concerne les « Cuatro Torres » Paseo de la Castellana, au cœur d’un quartier d’affaires, où circulera un petit camion de fabrication chinoise qui livre des plats du chef andalou de renommée internationale Dani García.

Le « cajón de arena », situé dans la zone de la Calle de Acedera où se termine le quartier d’affaires de Villaverde, sera alors le plus grand espace d’essai créé en Europe. Ses promoteurs estiment qu’il va appeler un investissement de plus de 300.000.000 d’Euros assuré majoritairement par des entreprises et start-ups, générant ainsi de 3.000 à 5.000 emplois.

Or, descendre la rue « Calle de Acedera » est, selon l’auteur de l’article d’El Diario, une expérience sociale non recommandable aux familles, car il y règne une certaine misère, allant de la prostitution au sans-abrisme. Une fois de plus, la Municipalité de droite fait le grand écart, entre d’un côté, les innovations technologiques au bénéfice d’un petit nombre, et de l’autre, les laissés-pour-compte qu’il vaut mieux ne pas comptabiliser.

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