Un blâme à nos eurodéputés français.

Si ce n’était pas trop triste, on aurait pu chanter «Shame et scandal in the family des eurodéputés français»(vieille chanson populaire drôle, reprise par Sacha Distel et Dalida en français).

Herbert Dorfmann (MdEP aus Südtirol), Daniel Köster (Pressesprecher der EVP), Kai Littmann (Eurojournalist(e)) Foto: Fiona Goerg / CC-BY-SA 3.0

(Par Antoine Spohr) – L’Association des Parlementaires Européens (APE) avait convié ses membres à un dîner-débat polyglotte où le français finalement n’a guère été pratiqué si ce n’est par des parlementaires italiens. Les débats se sont donc déroulés principalement en allemand et en anglais, en l’absence de tout eurodéputé français. Si, pardon, Mme Nathalie Griesbeck avait détaché son attachée parlementaire !

Un sujet délicat et passionnant «Au-delà des perspectives nationales, avons-nous besoin de médias européens ?» – D’un côté, Reinhard Reck, journaliste de la Mittelbadische Presse et de l’autre, si l’on peut dire, Kaï Littmann, rédacteur en chef et fondateur du quotidien bilingue franco-allemand du Rhin Supérieur «Eurojournalist(e)», les deux journalistes expérimentés ont livré leur réponse quasiment évidente, un «Oui» à deux voix, plutôt conservateur dans le maintien du statu quo ante pour le premier et délibérément plus progressiste pour le second.

Un eurodéputé britannique, portant beau et traditionnel avec l’Union Jack à la boutonnière, feint en dépit d’une traduction instantanée soignée, de ne pas voir où se trouverait un problème. Conservateur achevé ultra), il considère que le financement des informateurs, des communicants, doit être à la charge de leur structure d’accueil par «advertising» , des bonnes pubs en clair, en toute indépendance… du choix de l’annonceur. So british today ?

Plus sobres, les parlementaires allemands, autrichiens, suédois, italiens… (on cherche, aber kein Franzose), s’interrogent succinctement mais semblent vouloir prendre la question en considération. Bien sûr qu’il faut des médias européens mais parfois une focalisation réduite – une députée va jusqu’à la circonscription électorale – serait plus efficace, sans doute électoralement, car là est la perception primordiale de la presse par les candidats. Le bon journal des familles après la page des avis mortuaires ?

Le rappel à la réalité par Kaï Littmann. – L’homme est affable mais un tantinet provocateur, ce qui plait aux uns et laisse les autres taciturnes. Car il est dans la réalité technologique de son temps par internet et les portables ou tablettes : les jeunes et de plus en plus les moins jeunes, ne froissent plus le papier, ils tapotent leur engin aux possibilités toujours croissantes. Un nouveau toc !

Indéniables ces us et coutumes adaptés au temps sont en permanentes modifications, en reconfiguration, en réinitialisation. Kaï Littmann le sait, il l’a pressenti mais, journaliste 24/24h, il faut bien vivre et que vivent les collaborateurs. Alors se pose le problème pécuniaire. Libre ou afféodé à un grand groupe rassurant et puissant ? C’est là qu’est la question ? Eurojournalist se voulant libre, indépendant et juste sera confronté à cette question vitale surtout si le développement s’étend sur toute la région-interface entre le Grand-Est, point encore nommé, et la Suisse, l’Allemagne et le Luxembourg et même jusqu’à la Belgique. Le Rhin Supérieur et ses affluents est la cible au cœur de l’Europe. Le talent incontestable et l’accueil reçu sont des promesses d’avenir pour l’Europe fortement grippée. Les collègues le savent eux aussi !

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