Un « cluster » qui fait désordre…

Non, ce n’est pas un « fake news » diffusé par des complotistes surexcités – l’information vérifiée et revérifiée vient des autorités allemandes. Un « cluster » surprenant s’est formé à Münster.

Une belle soirée "2G" à Münster (RFA) s'est terminée de façon moins belle... Foto: Julica da Costa / Wikimedia Commons / PD

(KL) – Les personnes vaccinées et celles guéris d’un Covid (pendant les six derniers mois) sont considérées comme les groupes « sûrs », donc les groupes qui retrouvent maintenant peu à peu les libertés « normales ». Les « dangereux », ce sont les personnes non-vaccinées, même testées, qui, dans le discours officiel, sont maintenant coupables de toute l’évolution pandémique. Ce qui explique pourquoi on les punit et on les exclut, autant en France qu’en Allemagne, de la vie de société. Mais un « cluster » qui s’est formé à Münster (Rhénanie du Nord-Westphalie » montre ce qu’il arrive lorsque les groupes « sûrs » font la fête ensemble.

L’idée était charmante. Dans un club à Münster, on avait organisé une soirée « 2G » (pour « geimpft » et « genesen », donc vacciné ou guéri), en excluant les personnes non-vaccinées, mais testées. Résultat de cette soirée entre personnes « sûres » – un « cluster » s’est formé  avec aujourd’hui, 83 personnes infectées et ce chiffre augmente encore. Si la ville de Münster s’est dépêchée de déclarer que les personnes infectées présentaient seulement des symptômes légers ou étaient asymptomatiques, il n’en reste pas moins que ces personnes considérées comme « sûres », ont probablement infecté à leur tour, des centaines d’autres personnes dans leur entourage depuis cette soirée.

Depuis un bon moment, on sait que les vaccins n’empêchent pas la contraction du virus, et pas non plus sa transmission à des tiers. Mais en suggérant à ces deux groupes, les vaccinés et les guéris, que la pandémie est quasiment terminée pour eux, on ne fait que favoriser la propagation du virus. S’estimant en sécurité, ces deux groupes ne se font généralement plus tester et du coup, ils deviennent aussi « dangereux », parfois même plus « dangereux » que le troisième groupe, les personnes testées. En ce qui concerne les personnes testées, on sait au moins qu’elles ne sont actuellement pas infectées, ce qui n’est pas le cas des deux autres groupes considérés comme « surs ». Münster en est l’illustration. En principe, les personnes non-vaccinées, mais testées, devraient remercier les organisateurs de cette soirée où visiblement, des personnes infectées, mais considérées comme « sûres », étaient réunies.

Actuellement, toutes les mesures prises, autant en France qu’en Allemagne, ne visent qu’une chose : exclure les non-vaccinés de la vie de société, en suggérant aux personnes vaccinées ou guéries qu’elles seraient « sûres ».

Presque partout en Europe, on se prépare à abandonner les mesures sanitaires pour les personnes vaccinées ou guéries (et dans certains pays, c’est déjà le cas). En même temps, l’exclusion des personnes non-vaccinées continue. De plus, on abolit la gratuité des tests, le seul moyen permettant de déterminer si une personne est actuellement atteinte du virus ou non. Combien de personnes présentent aujourd’hui leur pass sanitaire, tout en portant et en diffusant le virus à leur insu, tout en pensant d’être « sûres » ?

Cette division de la société en « bon » et « mauvais » citoyens doit cesser, car elle est infondée. Les personnes vaccinées et guéries sont autant « dangereuses » que les personnes non-vaccinées, mais testées. Il faut absolument garder la gratuité des tests et inviter aussi les personnes vaccinées et guéries à se faire tester régulièrement. Evidemment, il faut également insister sur le respect des gestes-barrière, au lieu de les abolir pour les personnes vaccinées et guéries qui elles, diffusent le virus tout autant que les personnes non-vaccinées. Et un moment donné, il faut se décider – souhaite-t-on seulement discipliner la population ou est-ce qu’on souhaite réellement combattre cette pandémie ? Que les vaccins puissent empêcher des formes graves de la maladie et par ce biais-là, des problèmes dans les hôpitaux, est une chose. Une bonne chose qui peut décider des réfractaires à se faire vacciner. Un choix, qui devrait incomber à tout un chacun. Mais le narratif « protégez-vous et protégez les autres » a pris un sacré coup à Münster…

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste