Un drame peu télégénique

Dans le Soudan du Sud, 1 million de personnes sont menacées par la famine. La mort a commencé à sévir et la communauté internationale a d'autres chats à fouetter.

250 000 enfants souffrent déjà de malnutrition au Soudan du Sud. Il faut agir - maintenant. Foto: World Vision Deutschland / Wikimedia Commons / CC-BY 3.0

(KL) – Le Soudan du Sud est un état indépendant depuis 2011. Depuis, une guerre civile secoue ce pays et la situation n’est pas claire du tout. Les premières victimes en sont, comme si souvent, les populations civiles. Si actuellement, 100 000 personnes souffrent déjà d’une malnutrition, comme l’indiquent plusieurs ONGs, un million de personnes seraient menacées par la famine. Et comme si cette combinaison famine-guerre civile ne suffisait pas, la communauté internationale ne semble pas trop se soucier de ce qu’il se passe dans le Soudan du Sud. Le pays ne dispose pas de ressources naturelles qui intéresseraient les grandes nations.

Pourquoi est-ce que tant d’Africains rêvent de venir en Europe, tentent des itinéraires de migration les plus périlleux et posent un problème parce que les riches états européens n’ont pas trop envie de partager leurs richesses ? La raison en est simple – soit, les gens vivent dans des zones de guerre ou de guerre civile, soit leur survie est menacée par la famine. Ou, cela existe aussi, par une combinaison de ces problèmes. Comme dans le sud du Soudan où une catastrophe est en train de se produire qui malheureusement, ne produit pas d’images télévisées spectaculaires et qui n’est donc pas vraiment prise en compte par la communauté internationale. Le sud du Soudan se meurt.

Les services de l’ONU tirent la sonnette d’alarme face à cette situation dramatique – mais il est difficile d’aider le Soudan du Sud – les différents belligéreants, parfois difficiles à identifier, s’accusent mutuellement de bloquer des envois humanitaires aux populations souffrantes – et utilisent le sort de ces populations comme moyen de pression sur les adversaires.

Mais même si les valeurs humanistes n’ont pas téellement cours au niveau de la communauté internationale, cette dernière a quand même intérêt de s’investir dans le sauvetage du Soudan du Sud. Car en regardant cette situation évoluer vers une famine touchant un million de personnes et ce, au milieu d’une guerre civile, la prochaine vague de réfugiés est déjà en train de se préparer.

Selon l’ONU, environ 5 millions de personnes, environ 40% de la population du Soudan du Sud, auraient immédiatement besoin d’aides alimentaires, mais en dehors de la question comment organiser une telle aide, personne ne sait actuellement comment s’y prendre pour qu’une telle aide puisse vraiment arriver là où les gens en ont besoin.

Il est honteux de discuter comment faire en sorte à ce que les réfugiés africains restent en Afrique, sans pour autant élaborer de vrais plans d’aide pour ces populations. Qui ne quitterait pas un pays où 250 000 enfants souffrent d’une malnutrition permanente ? Pour Serge Tissot, le chef du programme de nutrition de l’ONU sur place, on ne peut plus attendre un moment de plus – « nos pires des craintes se sont matérialisées », dit-il, « la plupart des familles ont épuisé leur dernières réserves ».

Quel drame ! Depuis 2013, 3,4 millions de personnes ont du fuir leurs maisons, villages et chez soi, 1,5 millions de personnes se sont réfugiés à l’étranger, et les combats n’ont jamais cessé depuis 2013. La communauté internationale doit réagir maintenant, imposer un cessez-le-feu et organiser le sauvetage de ces populations civiles. D’une part, car il est de notre devoir humaniste de sauver ces populations d’une mort certaine, d’autre part, si les raisons humanistes ne suffisent pas, pour éviter la prochaine vague de réfugiés. Mais il faut agir. Maintenant.

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste