Un exemple à (ne pas) suivre

Une nouvelle fois, les chiffres du chômage en Allemagne semblent exemplaires. Mais est-ce que ce « modèle » allemand est vraiment un exemple à suivre ?

Le taux de chômage allemand est très faible - mais 20% de la population allemande paient le prix fort pour ce "succès". Foto: Aeggy / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(KL) – Lorsque l’on regarde l’autre rive du Rhin, on croit rêver. Au mois de juillet, le taux de chômage dans l’Ortenau voisine se situe à 3,3%, comme le mois précédent, comme toujours. Ce taux de chômage se situe proche du plein emploi et ce, par temps de crise – presque partout en Europe, les chiffres du chômage sont catastrophiques, surtout en ce qui concerne le chômage des jeunes. Alors, l’Allemagne, premier de la classe ?

Pas vraiment. Car le modèle allemand est basé sur l’exclusion d’une grande partie de la population qui sombre dans la précarité. Bien sûr, ceux-là, on ne les entend pas beaucoup, car les chercheurs d’emploi ont intérêt à faire profil bas – être « Hartz 4 » constitue une gêne dans une Allemagne où la valeur du travail est toujours particulièrement importante. Et quel chercheur d’emploi se risquerait à se plaindre publiquement de son sort en courant le risque de voir ses allocations suspendues ? Tant que l’opinion publique estime que « ceux qui veulent travailler peuvent trouver un boulot », personne n’aime avouer être chômeur pour ne pas être considéré comme un fainéant.

Le taux de « pauvres » dans la société est particulièrement élevé en Allemagne. Presque un Allemand sur six vit en dessous du seuil de la pauvreté – le « modèle allemand » a donc son prix. La politique d’austérité qui ne vise que l’emploi et la croissance est néfaste pour une grande partie de la population, non seulement dans le sud de l’Europe, mais également en Allemagne. A terme, l’Allemagne connaîtra également le revers de cette politique d’austérité – avec les changements démographiques, le « modèle allemand » présente déjà des fissures…

Pour la région frontalière, ce faible taux de chômage en Allemagne constitue toutefois un atout non négligeable – de nombreuses opportunités existent pour les chercheurs d’emploi alsaciens à condition d’être prêt à aller travailler outre-Rhin. « La demande pour la main d’œuvre qualifiée est toujours élevée », dit Horst Sahrbacher, le patron de l’Agence pour l’Emploi à Offenbourg.

Actuellement, 3120 postes sont à pourvoir dans l’Ortenau. On y recherche surtout des collaborateurs dans l’artisanat, la métallurgie, les soins à la personne, l’hôtellerie et la gastronomie – si vous vous intéressez à un emploi en Allemagne, demandez au Centre de Placement transfrontalier dont les bureaux se trouvent à la gare de Kehl. Des conseillers bilingues vous y accueillent et peuvent vous orienter vers le poste qui vous conviendra ! Bonne chance.

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