Un film à voir absolument : «Le nom des 86»

Ce soir, le public alsacien aura l‘occasion d‘aller voir le film d‘Emmanuel Heyd et de Raphael Toledano, «Le nom des 86». Un rappel historique des plus importants.

Le journaliste Hans-Joachim Lang, Emmanuel Heyd, Raphael Toledano et Freddy Raphael lors de l'avant-première du film à Strasbourg. Foto: (c) Claude Truong-Ngoc

(KL) – Il y a des films qui ont pour but de divertir le public. D‘autres films se veulent éducatifs. D‘autres véhiculent des messages. Mais peu de films sont vraiment importants. Au Cinéma Colisée, ce soir, vendredi 5 décembre à 18 heures, «Le nom des 86» sera proposé. Un film qui dérange, qui irrite et qui attriste. Et qui devrait forger une conscience commune – il ne faut jamais, jamais plus céder du terrain aux fascistes et à ceux qui nient la dignité humaine. De tous les humains.

Le film retrace le destin de 86 juifs, sélectionnés au camp d’Auschwitz en 1943, qui furent ensuite déportés au camp de Natzweiler-Struthof où une chambre à gaz a été spécialement aménagée pour les tuer. August Hirt, directeur de l’Institut d’anatomie de Strasbourg, souhaitait constituer une collection de squelettes juifs, pour garder trace de cette «race qui incarne une sous-humanité repoussante, mais caractéristique», comme ce scientifique meurtrier s`exprimait.

Emmanuel Heyd et Raphael Toledano ont retracé cette histoire qui dépasse l‘imagination – à l‘aide d‘historiens, médecins et témoins, ils ont réussi à reconstituer sur les lieux du crime, les éléments permettant de garder la mémoire de ce que fut le fascisme, pour honorer les victimes de la pire des barbaries de l‘histoire.

Experts, témoins et acteurs de la mémoire font le récit d’un des plus tragiques épisodes de la Seconde Guerre mondiale, emblématique de la Shoah et des dérives de la science sous le nazisme, tout en questionnant la difficile mémoire du crime et ses implications éthiques. Mais cette histoire, c’est aussi et surtout le combat d’un journaliste allemand pour redonner une identité à ces hommes et femmes réduits à une liste de matricules. L’inlassable quête pour retrouver le nom des 86.

Ainsi, on voit et on entend des historiens comme Robert Steegmann et Serge Klarsfeld, des spécialistes de la médecine sous le nazisme (Paul J. Weindling, Yves Ternon), un anthropologue (Edouard Conte), un anatomiste /Jean-Marie Le Minor), un historien de la médecine (Christian Bonah), un expert des politiques mémorielles (Serge Barcellini) et celui qui défend depuis de nombreuses années la mémoire juive à Strasbourg, l`éminent psychiatre Georges Y. Federmann. Des documents inédits sont montrés – à l’instar du projet original de Hirt ou de la liste des 86 matricules recueillis en cachette par Henri Henrypierre, l’assistant de Hirt.

Aujourd`hui, les noms des 86 sont connus et ceci permet de garder leur mémoire. A une époque où les racistes et les xénophobes ont à nouveau le vent en poupe, il convient de se souvenir de cette époque, de garder la mémoire des victimes et d`être déterminé de tout faire pour que l`homme ne puisse plus jamais infliger de telles cruautés à l`homme.

Vendredi 5 décembre 2014, 18h00, Cinéma Colisée à Colmar
«Le nom des 86»
Un film d‘Emmanuel Heyd et de Raphael Toledano
Entrée libre, dans la limite des places disponibles.
Réservation possible auprès de production@dorafilms.com.
Pour plus d`informations : www.lenomdes86.fr
Sur ce site, vous trouverez aussi la liste des 86 victimes de cette folie meurtrière.

3 Kommentare zu Un film à voir absolument : «Le nom des 86»

  1. Merci pour votre bel article (un des premiers sur le film) ! De même que pour vos magnifiques photos de la soirée d’avant-première.

  2. les horaires de diffusion sur Alsace 20

    Le samedi 13 décembre à 11h, 16h et 20h.
    Dimanche 14 décembre à 12h et 22h.
    rediffusion en 2015 le 8 mai 2015

  3. Merci d’avoir réalisé ce document plus qu’important. Le seul moyen pour briser les cercles vicieux de l’histoire, c’est d’analyser et de comprendre ses horreurs. Même si cela fait mal. Bravo pour cette initiative !

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  1. Wenn man denkt, es wäre vorbei, dann ist es noch lange nicht vorbei | Eurojournalist(e)

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