Un Forum Mondial de la Démocratie de plus en plus ambitieux

Le Forum Mondial de la Démocratie commence dans quelques jours sous le leitmotiv «Liberté vs contrôle : pour une réponse démocratique».

Vendredi, les responsables du programme du FMD ont expliqué le choix de la thématique devant la presse. Foto: Claude Truong-Ngoc / Eurojournalist(e)

(Par Antoine Spohr) – L’intitulé du thème a suscité des petites réticences mais finalement on s’y fait, bien que d’autres formulations paraissent moins obscures comme «Comment maintenir l’équilibre entre liberté et sécurité dans une société démocratique menacée?» ou encore «Où mettre le curseur dans nos démocraties entre notre besoin de sécurité et la protection de nos libertés?».

Représentants du Conseil de l’Europe (COE), de la Ville de Strasbourg l’Européenne, de la Région qui ne se tient pas hors du champ, ont présenté le programme des festivités studieuses de cette quatrième mouture

Pour le programme IN fignolé par le COE, 1500 participants, responsables politiques, militants de la société civile et jeunes, venant de 100 pays, sont attendus pour débattre «du bon dosage de la surveillance ; de la construction de la confiance dans une société marquée par la diversité ; de la responsabilité des médias dans un contexte de menace terroriste». Trois grandes thématiques.

La réponse voulue démocratique, sera le fruit des travaux de 19 labs (laboratoires d’idées). Une difficile synthèse dans l’hémicycle doit en clore les débats. Exercice sans doute ardu mais, même imparfait ou lacunaire, il aura le mérite d’avoir suscité des réflexions rendues indispensables par une actualité souvent tragique.

Parmi les intervenants directs au nombre de 150, on compte 19 hommes ou femmes politiques et pour la France une quinzaine de personnes, plutôt des experts comme le brillant et savoureux Philippe Bilger, entouré par des journalistes, pour donner un exemple cocorico. On entendra aussi Alain Touraine dans le programme OFF, le premier jour.

Encore à titre d’exemples les plus médiatiques : sont attendus les témoignages de William Binney, lanceur d’alerte de la NSA avant Snowden ; ceux de Mourad Benchellali, ancien détenu de Guantanamo ; de Yhierno Diallo, migrant mineur de Guinée ; de Steven Hartung, ex néo-nazi ; Elonora Zbanke activiste des droits de l’homme en Russie ; Mme Tawakkol Karman, prix Nobel de la paix 2011… En outre le Conseil, avec l’association Thémis, compte réunir 1200 élèves de la Région (45 classes, le vendredi de 14H à16H) qui sont invités à apporter leurs idées sur des sujets qui les concernent. Récompense à la clé.

Pour les détails du programme IN, CLIQUEZ sur ce LIEN !

Pour le programme OFF, orchestré avec beaucoup de finesse et de conviction par Me Nawel Rafik Elmrini, la maire-adjointe, chargée des Relations Internationales, responsabilité majeure à Strasbourg, le don d’ubiquité est requis pour profiter d’une offre prodigue, répartie sur une bonne semaine dans une dizaine de lieux (Aubette, Cathédrale, Cinéma Odyssée, Hôtel de Ville, Club de la Presse…) – il faudra choisir.

Les débats, rencontres, expositions, projections, concerts et autres performances d’artistes, ont la plupart du temps nécessité un long travail de préparation, l’année durant. Aussi ne s’étonnera-t-on pas que certaines manifestations débordent du cadre du thème axial. «Hors sujets» diront les grincheux, alors que dans ce cas, il s’agit de questions induites, collatérales en quelque sorte. Les partenaires (Reporters sans Frontières , Courrier International, France Culture, ARTE, Club de la Presse, France3 Alsace, Librairie Kléber…) sont libres.

Pour les détails du programme OFF, CLIQUEZ ICI !

Bien sûr, l’organisation d’une telle manifestation (un million d’euros) désormais récurrente, car y renoncer deviendrait un faute, ne se fait pas sans discussions animées entre les partenaires : COE sans orientation politique définie ; République Française ; Ville, capitale européenne (dite de gauche) qui a fait un effort particulièrement généreux et conséquent ; la Région (dite de droite) qui ne s’est pas soustraite alors qu’elle n’en tire pas les mêmes avantages en retombées diverses ; les autres partenaires cités plus haut…

C’est réjouissant de constater que parfois on peut «faire ensemble» et que «çà marche».

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