Un groupe de l’extrême-droite se forme au Parlement Européen

Le statut du «groupe parlementaire» au Parlement Européen donnera une visibilité accrue à l’extrême-droite européenne. Le danger s’approche de plus en plus…

Marine Le Pen assurera la présidence du nouveau groupe parlementaire "Europe des Nations" - attention, danger ! Foto: Claude Truong-Ngoc / Eurojournalist(e)

(KL) – Après les élections européennes en Mai 2014, les partis de l’extrême-droite en Europa n’avaient pas réussi à former un groupe parlementaire. Car former un groupe parlementaire au Parlement Européen, ce n’est pas évident. Il faut réunir au minimum 25 eurodéputés de nationalité différente et issus d’au moins d’un quart des états-membres, donc de sept pays. Si ce ne sont pas les extrémistes de la droite qui manquent au Parlement Européen, les grande formations de l’extrême-droite, comme le FN, se voulaient sélectifs et ne pas faire cause commune avec les pires des pires – dédiabolisation oblige. Mais maintenant, c’est chose faite. Le fait que le fondateur du FN, Jean-Marie Le Pen, ne fasse pas partie de ce groupe parlementaire, n’est qu’un détail de l’actualité politique en Europe.

Aux côtés de Marine Le Pen, on trouve logiquement son allié de choix, l’islamophobe néerlandais Geert Wilders et son «Parti pour la Liberté – PVV». Font également partie de ce nouveau groupe parlementaire : la Legga del Norte (Italie), un député belge du «Vlaams Belang», le FPÖ (Autriche), une députée britannique qui a été exclue des eurosceptiques de l’UKIP et deux élus polonais du KNP (Congrès de la nouvelle droite). Voilà des eurodéputés issus de sept pays, en nombre suffisant, permettant à cette extrême-droite qui cherche à se rendre fréquentable avec des positions inacceptables, de se passer des néofascistes hongrois du «Jobbik» et grecs de «l‘aube dorée». Donc, pas de néofascistes, que des représentants de l’extrême-droite qui pensent tout bas ce que les «Jobbik» et «Aube dorée» disent tout haut.

Une mauvaise nouvelle pour l’Europe, une mauvaise nouvelle pour la France, car il est clair que la direction de ce nouveau groupe parlementaire revient à Marine Le Pen, le FN représentant le parti comptant le plus grand nombre de sièges dans ce groupe. Elle sera épaulée par Marcel de Graaf du PVV néerlandais. Si son papa, Jean-Marie Le Pen, ne fera pas partie de ce groupe, tout comme Bruno Gollnisch, le lieutenant de Jean-Marie Le Pen depuis la naissance de ce mouvement, cela ne stoppera pas la fille. Qui, après les remous autour du comportement presque pathologique de son père, met tout en œuvre pour calmer le jeu et pour ne pas risquer ses chances pour les présidentielles en France en 2017.

La troupe qui forme ce nouveau groupe est un mélange étonnant d’ultranationalistes, d’europhobes, d’islamophobes, d’intégristes chrétiens et d’autonomistes pense-petits. La face la plus moche que l’Europe politique peut présenter, un groupe qui voudrait conduire l’Europe vers le Moyen Age.

«Europe des Nations», voilà le nom de ce nouveau groupe et ce nom annonce la couleur – ce groupe cherche le fractionnement de l’Europe en un ensemble d’états – comme au Moyen Age. Les guerres y compris. Sans la solidarité des Européens. Avec de bon chrétiens, exit les musulmans. Ce groupe est le synonyme du contraire de tous ce qui fait la richesse de l’Europe. Le fait que ces gens-là réussissent à leurrer de plus en plus d’électeurs, constitue un vrai danger.

L’Europe doit garder ce groupe à l’œil et la France doit veiller à ce que le FN ne perce pas en 2017. Inutile de répéter que la France se soit toujours révolté contre les extrémistes lorsqu’il le fallait, inutile de rappeler 2002 et le deuxième tour des présidentielles. 2017 ne sera pas 2002 et la France court un risque énorme – avec un gouvernement Marine Le Pen, la France deviendrait un pays de la haine, de l’exclusion et d’un nationalisme démesuré. La constitution de ce groupe parlementaire au Parlement Européen constitue une nouvelle étape sur un chemin dangereux. Pour l’Europe et pour la France.

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