Un loup qui bouffe de la craie, reste quand même un loup

A Leipzig, la manifestation «Legida» mobilise bien moins de manifestants que les extrémistes avaient espéré.

La "Pegida" semble s'auto-dévorer actuellement. L'Occident, serait-il donc sauvé ? Foto: Kalispera Dell / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(KL) – Les tentatives de la «Pegida» de se présenter comme un rassemblement citoyen demandant des choses sensées et justifiées, séduisent un nombre décroissant de personnes en proie d’idées xénophobes et en partie, des néonazis. Partout en Allemagne, les contre-manifestations deviennent toujours plus importantes. «Pegida» est en train de perdre de la vitesse, mettant à mal les politiques conservateurs qui expriment leur «compréhension», même de la solidarité avec les xénophobes.

Hier soir, la «Lediga», filiale non autorisée de la «Pegida», avait organisé une manifestation à Leipzig, après l’annulation de celle de Dresde lundi soir, annonçant 60 000 participants. Mais, heureusement, seulement 5000 à 10000 personnes ont suivi l’appel. Par contre, jusqu’à 30 000 contre-manifestants ont montré que les nénazis ne sont plus les bienvenus à Leipzig. Du coup, le «clash des civilisations» devient germano-allemand. Les antifascistes sont en train de sauver l’Occident. Non pas de l’islamisme, mais des nouveaux nazis.

Extrême-droite ? Ultranationalistes ? Néonazis ? Mais certainement pas, disent les «Pegida». Et pourtant, que penser de gens qui manifestent derrière des banderoles disant «Contre l’islamisation et multi-kulti» ? Les paroles xénophobes sont amplifiées par ce que les responsables de la «Pegida» pondent sur Facebook et d’autres plateformes où ils vocifèrent contre la «racaille» en proliférant des insultes de toute sorte contre tout ce qui n’est pas allemand. A un point où le fondateur de la «Pegida» Lutz Bachmann a du démissionner de la présidence de son «mouvement» – il était devenu trop extrémiste pour les extrémistes.

Pour l’instant, les antifascistes jouent la carte de l’intelligence en se passant de toute violence. Mais il est fort probable qu’un de ces jours, une telle manifstation «Pegida» dérape et donnera lieu à des affrontements plus musclés, comme ceux qui ont failli intervenir à la fin de la manifestation hier soir à Leipzig. C’est exactement ce que cherche la «Pegida» qui excelle dans l’exercice de l’auto-stigmatisation, profitant aussi de prétendues menaces d’attaques terroristes sur leurs manifestations. Pas impossible qu’ils soient eux-mêmes à l’origine de ces «menaces», histoire de se «victimiser» encore un peu plus.

Si le reste de l’Allemagne prend très clairement position contre ces tendances néo-nazis, donnant même un nouvel élan aux antifascistes, la situation en Saxe reste toutefois préoccupante. La politique serait bien conseillée de se passer de tout rapprochement avec ces xénophobes – on ne peut pas discuter avec des néonazis qui mentent quant à leurs véritables motivations. Entre ce que la «Pegida» reclame officiellement et ce que disent ses responsables en «off», il y a tout un monde. Le discours «raisonable» que tient la «Pegida» publiquement et les paroles néonazis ne collent pas. Comme quoi, un loup reste un loup, même quand il bouffe de la craie. Il convient de rester vigilant.

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