Un MAELSTROM pour le Portugal !

L’Union Européenne participe activement à la récupération des déchets marins au Portugal.

L’embouchure du Douro, une zone littorale sensible à la pollution marine. Foto: Carlos Pinto / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 2.0

(Jean-Marc Claus) – Recycler les déchets dits marins, polluant les écosystèmes côtiers pour les faire retourner à la chaîne de production industrielle, voilà le cœur du projet « MAELSTROM ». Financé dans le cadre du « Programme Horizon 2020 » de l’Union Européenne, c’est le Centre Interdisciplinaire de Recherche Marine et Environnementale de l’Université (CIIMAR) de Porto qui en a rendu compte début février.

La première étape consiste à identifier les points critiques d’accumulation des déchets sur le littoral portugais. Ce qui représente 832 km pour le continent, le projet ne concernant pas les Archipels de Madère et des Açores. Pouvant nuire indirectement à l’espèce humaine, ces déchets constituent d’abord une menace directe pour la vie aquatique. Entrant dans la chaîne alimentaire, ils l’impactent dans son entièreté.

Ce programme planifié sur quatre années, est dirigé par l’Institut des Sciences Marines (ISM) du Conseil National de la Recherche (CNR) d’Italie. Il sera développé simultanément le long de zones côtières proches de Venise et au Portugal. Mettant en œuvre des technologies innovantes, il s’inscrit dans une perspective de développement durable car les déchets récoltés seront recyclés.

Les sites plus particulièrement visés sont les embouchures des cours d’eau et les zones portuaires. Une plate-forme robotique prélèvera les déchets solides stagnant, des fonds marins aux couches inférieures de la colonne d’eau. Parallèlement, un système d’oxygénation par bulles d’air, facilitera la régénération de l’eau.

Les déchets seront pour partie recyclés, grâce à des technologies innovantes, afin de les réintégrer à la filière industrielle. Par ailleurs, un prototype de transformation en énergie et carburant de seconde génération en absorbera aussi une part, afin de contribuer à l’alimentation des dispositifs déployés localement.

Disposant d’un budget de près de 6 millions d’Euros, le projet  MArinE Litter Sus Trainable RemOval and Management  (MAELSTROM) implique 13 organismes de recherche dans 8 pays européens (Pays-Bas, Malte, Italie, Espagne, Royaume-Uni, Portugal, Danemark, France). Il s’attaque à une petite partie des 83 millions de tonnes de déchets plastiques accumulés dans les océans, mais se veut novateur au regard de la technologie actuellement employée pour leur collecte et leur recyclage.

On peut distinguer trois grands axes dans le cahier des charges de ce projet. Le premier cible la collecte et le retraitement des déchets, en employant au maximum de carburants de seconde génération et d’énergies renouvelables. Le second assure localement l’évaluation de l’impact de la mise en œuvre du projet, tant sur l’environnement lui-même que sur l’économie et la société. Le troisième ambitionne de sensibiliser les populations au problème des déchets marins, en faisant participer les citoyens et les collectivités locales.

C’est aussi à cela, n’en déplaise aux eurosceptiques, que sert l’Union Européenne. Même s’il serait souhaitable, qu’en coordonnant les actions de plusieurs pays membres, elle intervienne plus efficacement à propos de problèmes de plus grande ampleur, comme par exemple le maelström de Covid-19 qui nous entraîne vers le fond…

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste