Un monument de l’industrie allemande repris par PSA ?

Le groupe automobile français PSA veut reprendre la marque Opel qui appartient actuellement aux Américains de General Motors (GM). Irritations outre-Rhin…

Le groupe Opel était déjà présent à la Belle Epoque en Allemagne... Foto: Wikimedia Commons / PD

(KL) – L’industrie automobile représente beaucoup de choses pour les Allemands. Avec ses marques de prestige, cette industrie représente environ 750 000 emplois, un chiffre d’affaires qui se situe aux alentours de 400 milliards d’euros et toute la fierté de l’ingénierie allemande. Par conséquent, l’éventuelle reprise du groupe Opel par le groupe français PSA irrite les allemands – Opel faisant partie des plus vieilles marques allemandes, cette reprise surprend de l’autre côté du Rhin.

Pour les Américains de General Motors (GM), la vente de ses activités européennes, donc du groupe Opel-Vauxhall, serait un soulagement – depuis l’an 2000, GM n’a plus réalisé de bénéfices en Europe, mais enregistré des pertes de plus de 15 milliards de dollars. Si la reprise d’Opel par PSA est loin d’être entérinée, elle est en bonne marché. Carlos Tavares, le patron de PSA, est en train d’examiner avec GM les possibilités d’une telle reprise et a annoncé vouloir rencontrer le plus vite possible la chancelière Angela Merkel pour discuter des implications de ce rachat.

Si le rachat d’Opel augmenterait le volume de véhicules vendus par PSA de presque un million de voitures par an (ce qui représente un bond de 3,15 millions de véhicules vendus par an à 4,1 millions), il faudra faire fort pour insuffler une nouvelle dynamique à Opel qui a vu ses ventes annuelles chuter depuis 2006 (de 1,3 millions de véhicules à 1 million de véhicules). Pour cela, il faudra donner une toute nouvelle image aux voitures produites à Rüsselsheim (près de Francfort), car Opel souffre même en Allemagne d’une image un peu vieillotte.

En attendant, les Allemands sont irrités. Se considérant être le numéro 1 européen dans le secteur automobile, une telle reprise par un groupe français fait désordre aux yeux des Allemands qui réagissent en exprimant une certaine angoisse peu rationnelle. « Avant d’entamer les négociations, on aurait du en informer les syndicats », pouvait-on entendre hier du côté de Rüsselsheim et Berlin, mais cette attitude n’est pas très compréhensible.

Pendant les années GM, Opel avait vécu de nombreuses insécurités, y compris sa vente à un groupe financier chinois (avorté à la dernière seconde) et dans le fond, le renforcement du secteur automobile européen par sa concentration entre des mains européennes ne pourra être que bénéfique pour tous les acteurs concernés.

Les Allemands finiront par se faire à l’idée qu’une de ses plus anciennes marques puisse devenir française et ce rachat par PSA, pourrait constituer une bonne opération pour le marché européen au cas où Donald Trump devait réellement mener une politique de protectionnisme sur le marché américain.

En même temps, force est de constater que les temps changent. Si l’Allemagne pouvait se vanter pendant de longues années d’être le leader du secteur automobile en Europe, les réalités montrent que seule une approche européenne pourra constituer un poids important face à la concurrence asiatique et américaine. Et si l’avenir de l’économie européenne passait par des coopérations franco-allemandes à un tel niveau ?

2 Kommentare zu Un monument de l’industrie allemande repris par PSA ?

  1. C’est un véritable test sur la possibilité de monter un groupe franco-allemand sans ingérences des politiciens nationaux …

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