Un parc naturel en reconversion forestière

Par une « reconversão florestal », le Parc Naturel de Sintra-Cascais se prémunit contre les incendies de forêt.

Parce que la forêt fait aussi partie intégrante du parc naturel, elle doit être préservée. Foto: Jorge Banha / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(Jean-Marc Claus) – Le Parc Naturel de Sintra-Cascais, situé quasiment aux portes de Lisbonne, avait été touché en octobre 2018, par un incendie lui dévorant 500 hectares, soit 3,5% de sa superficie totale. Ce qui mobilisa, pour en venir à bout, 800 agents des forces de secours et de sécurité. Comptant au nombre des treize parcs naturels du pays, le Parque Natural Sintra-Cascais (PNSC) est une zone protégée depuis 1981. Mais il n’a pas pour autant été épargné par le fléau des incendies de forêt, comme récemment le Parque Natural da Serra da Estrela.

Afin que justement cela ne se reproduise pas, la municipalité de Cascais a depuis mené plusieurs actions. Comme l’expliquait récemment à l’agence de presse Lusa Luís Almeida Capão, le président du conseil d’administration de « Cascais Ambiente », le plan de post-incendie visant à identifier les risques et à favoriser les actions de restauration écologique ayant été majoritairement réalisés, certaines sont toujours en cours. Notamment la conversion des forêts d’acacias en chênaies ou oliveraies et la reconversion des plantations d’eucalyptus, car c’est aussi là que beaucoup se joue..

Le retour à la biodiversité originelle constitue une garantie majeure de réduction du risque d’incendie, ainsi que la réimplantation de l’activité humaine dans des zones sinistrées par l’exode rural. Mais pas n’importe quelle activité, car il est désormais question d’éco-agriculture et de promotion du tourisme naturel. Ce qui ne peut se réaliser qu’en bonne intelligence avec les propriétaires de terres situées dans le parc naturel.

Dans le cadre de ce plan, certaines actions ne sont pas du goût de tout le monde, notamment de mouvements écologistes qui en février dernier, ont organisé une marche de protestation suite à l’abattage de pins et de cyprès. Un véritable crime environnemental selon leurs dires, car ces espèces ne sont pas jugées envahissantes. Postulat à la fois vrai et faux, car si ces essences sont en effet naturellement présentes dans cette région côtière du Portugal, quid de leur potentiel inflammabilité pouvant contribuer malgré elles, à une catastrophe environnementale en cas de feu de forêt ?

Toute vision manichéiste et donc binaire d’un problème, n’est propre qu’à en bloquer les processus de résolution. Le dérèglement climatique en cours nécessite entre autres, de repenser à la fois le boisement et l’occupation des zones naturelles. Si végétaliser les espaces publics des villes, reste non seulement vertueux, mais s’avère aussi absolument nécessaire, il n’en demeure pas moins que les véritables poumons verts de nos pays européens sont leurs espaces naturels.

La commune de Cascais a créé une Zone d’Intérêt Forestier (ZIF) pour laquelle des partenariats sont établis avec des propriétaires de parcelles incluses dans le parc naturel. Une démarche partant du constat post-incendie de 2018 qu’il fallait absolument agir ensemble et pas seulement reboiser, et pour laquelle la municipalité n’a pu compter que sur elle-même. Ainsi, ce plan d’action ne sera reproductible dans d’autres sites, que si, comme le soulignait très justement Luís Almeida Capão, il y a « beaucoup d’investissements et de volonté politique » (sic).

Au cours de ces 12 dernières années, la Câmara de Cascais a investi près de 20 millions d’Euros dans le Parc Naturel de Sintra-Cascais. Soit l’équivalent de l’enveloppe accordée récemment par le gouvernement français pour la cybersécurité des établissements de santé ou celle dédiée à la rénovation des équipements énergétiques à la Martinique, en Guadeloupe, en Guyane, à la Réunion et à Mayotte.

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