Un premier test électoral : la Sarre vote dimanche

Alain Howiller sur l'élection régionale en Sarre dimanche prochain - une élection qui risque de donner lieu à un changement à la tête du plus petit Land allemand.

Dimanche prochain, la diète de Sarrebruck sera renouvellée. Foto: AnRo0002 / Wikimedia Commons / CC0 1.0

(Alain Howiller) – Après une année électorale mouvementée marquée par l’arrivée au pouvoir d’une coalition SPD/Verts/FDP et les inévitables changements politiques qui s’en suivent, 2022 marquera en Allemagne, une pause relative sur le plan des élections, mais pause ne signifie pas immobilité, même si l’année ne prévoit que le renouvellement de quatre parlements régionaux.

Ces élections permettront de suivre concrètement l’évolution de l’opinion : trois des « länder » concernés sont dirigés par des chrétiens-démocrates, parfois soutenus par au moins l’un des partis au pouvoir à Berlin. Une région (la Basse-Saxe qui votera seulement le 9 Octobre) est dirigée par un « Ministre-Président » social-démocrate, allié à la CDU !

Trois élections significatives. – Dans la série des trois prochaines élections, c’est le plus petit des 16 Länder de la République Fédérale (abstraction faite des villes-états que sont Brême, Hambourg et Berlin) qui ouvre le ban : c’est, en effet, la Sarre qui renouvellera en premier son parlement ce Dimanche 27 Mars et c’est l’état le plus peuplé (18 millions d’habitants !), la Rhénanie du Nord-Westphalie (NRW) qui votera en dernier, le 15 Mai. Dans les deux cas, le résultat sera intéressant pour les observateurs : si, dans les deux cas, c’est un représentant de la CDU qui dirige avec un partenaire présent aujourd’hui au gouvernement en Sarre, la coalition sortante réunit CDU et SPD, tandis qu’en NRW, l’alliance était composée de la CDU et du parti libéral FDP.

Dans les deux cas, les dirigeants ont pris leur poste en cours de législature : en Sarre, que la CDU dirige depuis 22 ans -et qui a connu ces dix dernières années une coalition entre chrétiens-démocrates et sociaux-démocrates-, l’actuel Ministre-Président -Tobias Hans- a succédé à Annegret Kramp-Karrenbauer, lorsque celle-ci a été élue présidente de la CDU, avant d’entrer au gouvernement Merkel comme Ministre de la Défense.

Lendemain de défaite électorale. – Hendrik Wüst est devenu Ministre-Président de la Rhénanie du Nord-Westphalie après la cuisante défaite électorale, puis le retrait d’Armin Laschet qui conduisait la liste CDU/CSU aux élections législatives du mois de Septembre.

D’après les sondages, Tobias Hans risque fort, après les élections, de perdre son poste au profit d’Anke Rehlinger, son ancienne Vice-Présidente et Ministre SPD du Land : la coalition CDU/SPD, qui resterait majoritaire en cas d’union, sera-t-elle reconduite si cela devait être le cas ? Avec une inversion des responsabilités ?

Sondages et élections. – En NRW où les sondages créditent comme favoris tantôt la CDU, tantôt le SPD, il y a peu de chances pour que la coalition CDU/FDP qui avait… une voix de majorité, soit reconduite : les paris restent ouverts à près de deux mois du scrutin : Hendrik Wüst gardera-t-il son poste ? Ira-t-on vers une coalition… CDU/SPD ?

Qu’en sera-t-il au Schleswig-Holstein où le renouvellement du Parlement aura lieu le 8 Mai ? Dirigé par une coalition CDU/Verts/FDP, le nouveau scrutin pourrait bien ouvrir la voie soit à une coalition CDU/Verts, auquel cas le Ministre-Président Daniel Günther (CDU) retrouverait son poste, alors que la CDU a le vent en poupe. Les sondages esquissent aussi la possibilité de coalitions SPD/Verts/FDP ou bien CDU/SPD ! Mais n’oublions pas, dans ce cas comme dans les autres, que les sondages ne sont pas les élections : des surprises sont toujours possibles !

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