Un quart de page aurait été suffisant

Sur une page entière des DNA, Jean Rottner, Frédéric Bierry, Roland Ries et Robert Herrmann ont publié une « Lettre ouverte ». Un peu juste, tout de même.

Contenu léger pour un coût lourd - est-ce que cette "lettre ouverte" était vraiment nécessaire ? Foto: Eurojournalist(e) / CC-BY-SA 3.0

(KL) – La « Lettre ouverte » d’une page entière dans les DNA d’hier a du coûter cher. Certes,un grand enjeu justifie de grands moyens, mais cette fois-ci, c’est tout de même démesuré. Car ce qu’ont couché les services de communication du Président de la Région Grand Est Jean Rottner, du Président de l’Eurométropole Robert Herrmann, du Président du Département Bas-Rhin Frédéric Bierry et du Maire de Strasbourg, Roland Ries, manque terriblement de contenu. A vrai dire, outre le titre « Le Contournement Ouest de Strasbourg : une nécessité », la page ne dit pas grande chose. Un quart de page aurait été amplement suffisant pour dire cela.

Dans cette lettre, le GCO (Grand Contournement Ouest) devient le COS (Contournement Ouest de Strasbourg) et il est vrai, après les dérapages policiers à Kolbsheim, l’abréviation COS est beaucoup moins conflictuelle que GCO. Mais, cela ne change malheureusement rien.

L’argumentaire de ces quatre dignitaires qui estiment que le COS est une nécessité est léger. En somme, l’argument principal est que ce projet a été décidé depuis longtemps (difficile de voir en quoi ça le rend meilleur) et que maintenant, il est temps de s’y mettre. Pourquoi ? Parce que « Conduire l’action publique appelle à la prise de responsabilité, et au courage ». Donc, des arguments qui parleraient plutôt en faveur de l’abandon de ce projet – pour s’incliner devant les nombreux avis défavorables au projet GCO/COS, pour reconnaître qu’on s’est  trompé, il faut se comporter de manière responsable et courageuse.

Mieux : dans cette lettre, les auteurs admettent que le GCO/COS ne résoudra pas les problèmes de circulation ; et ils s’abstiennent sagement d’ affirmer que le GCO/COS pourrait améliorer la qualité de l’air dans l’agglomération strasbourgeoise. Et puisque ce projet superflu ne résout rien du tout, les quatre ont une excellente idée : organiser un « Grenelle des mobilités ». « Grenelle », ça fait bien. Genre « brainstorming ». Pas mal. Et pourquoi est-ce que l’on n’organise pas ce Grenelle avant de raser la forêt de manière irréversible ? Et si on sait que le GCO/COS ne résout aucun problème, pourquoi alors le qualifier de « nécessité » ?

Le contenu de cette page entière aurait facilement trouvé sa place sur un quart de page, tellement c’est creux. Et là, on se pose quand même la question – est-ce que ce sont ces quatre qui ont déboursé les quelques milliers d’euros pour cette annonce-lettre de leur poche, ou est-ce le contribuable qui paie pour ce genre d’exercice ? Si jamais cette annonce a été payée par de l’argent public, la moindre des choses serait d’accorder également une page entière aux opposants du GCO/COS, et ce, également aux frais du contribuable. Mais attention, pour les opposants à ce projet VINCI, une page risque d’être insuffisante, car ils ont des choses à dire et des arguments à présenter. Eux.

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