Un référendum à haute tension

Jusqu’au 9 avril, les ressortissants turcs à l’étranger peuvent voter pour le référendum visant à conférer les pleins pouvoirs à Erdogan. 3 millions Turcs sont concernés.

Le fondateur de la Turquie moderne, Kemal Atatürk, se retournerait dans sa tombe en voyant ce qu'Erdogan est en train d'infliger à son peuple... Foto: Wikimedia Commons / PD

(KL) – L’enjeu pour Recep Tayyip Erdogan est de taille. Selon certains sondages, le résultat du référendum sur le « Ermächtigungsgesetz » est ouvert, ce qui explique aussi pourquoi les 3 millions de Turcs vivant à l’étranger sont si importants pour le président-dictateur turc. Or, environ 60% des Turcs vivant à l’étranger, sont de fidèles électeurs de l’AKP, le parti d’Erdogan. Et ils pourraient bel et bien faire la différence.

1,4 millions de Turcs peuvent voter en Allemagne, 326000 en France. Et suite aux scandales diplomatiques entre les pays européens et la Turquie concernant l’organisation de manifestations de propagande, les services de sécurité prennent des précautions particulières lors de l’organisation de ce référendum.

Les ressortissants turcs peuvent voter dans les ambassades et consulats et déjà hier, les électeurs et électrices faisaient la queue devant les missions consulaires dans les différentes villes. En tout, on peut voter dans 13 représentations consulaires et, particularité allemande, même les Turcs disposant de la double nationalité germano-turque pourront participer au vote.

Dans les villes consulaires, les électeurs se livraient déjà hier à des discussions virulentes – le front entre les défenseurs du « oui » et du « non » s’est durci. Pour les uns, Erdogan est un héros qui sauve l’honneur turc, pour les autres, Erdogan n’est qu’un dictateur ayant déjà transformé la Turquie en état totalitaire.

Le comptage des votes ne se fera d’ailleurs pas dans les différents pays – les urnes seront envoyées en Turquie pour que les votes y soient comptés, ce qui motive certains observateurs d’exprimer déjà des doutes quant à la validité de ce comptage.

Le 16 avril, le référendum aura lieu en Turquie et puisque ce sont les représentants d’une administration « purgée » qui s’occuperont du comptage, il y a fort à parier que le résultat définitif sera un « oui ». N’importe comment les Turcs voteront…

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