Un stage-photo pour des hospitaliers

A Abbeville, des personnels hospitaliers sont récompensés d'une façon originale.

Expérience d'un autre regard. Foto: George Hodan / Wikimedia Commons / CC0 1.0

(Jean-Marc Claus) – Le Journal d’Abbeville et du Ponthieu-Marquenterre rendait compte, dans son édition du 16 septembre 2020, d’un stage-photo offert à des employés de l’hôpital d’Abbeville, afin de les récompenser de l’effort fourni depuis le début de la crise sanitaire. Ces sessions de formation habituellement proposées lors du Festival de l’Oiseau, manifestation annulée cette année pour cause de Covid-19, n’ont pas été perdues pour tout le monde – leurs organisateurs en faisant cadeau à dix collaborateurs de l’hôpital abbevillois.

Les restrictions imposées par les directives sanitaires n’ayant pas permis de dépasser la dizaine de participants, ces derniers ont en plus bénéficié d’un accompagnement très personnalisé. Réunis autour de la conception d’un reportage sur les employés du Chemin de Fer de la Baie de Somme, historique train à vapeur à vocation initialement économique tissant aussi un précieux lien social, les stagiaires sont beaucoup « restés dans l’humain ».

L’ambiance leur a quasiment fait oublier la pandémie, le masque demeurant de rigueur. Patrick le menuisier, Véronique l’aide-soignante et Sylvie l’assistante-sociale, témoignent du bien que leur a fait ce stage en compagnie du photographe professionnel Pascal Bachelet. Ceci illustre parfaitement que, restant toujours sensibles à toutes marques de soutien, le personnel hospitalier ne se nourrit pas seulement de petits plats et autres douceurs aimablement offertes.

Cette initiative remarquable à plus d’un niveau, démontre entre autres, combien ces professionnels ont besoin de temps de ressourcement. Si les petites attentions culinaires gardent leur charme, il n’en demeure pas moins vrai que d’autres nourritures sont indispensables à tout être humain. Ainsi, sur la Pyramide de Maslow, référence élémentaire des soins infirmiers, le besoin d’accomplissement de soi se trouve-t-il au sommet.

Or, l’accomplissement de soi ne consiste pas forcément en un sacerdoce. Les violons d’Ingres et autres passions, pour ne pas dire passe-temps, sont autant d’activités contribuant largement à donner du sens à l’existence. Des initiatives telles que celle-ci pourraient alors suggérer des idées, tant aux particuliers qu’aux associations, institutions et même entreprises, notamment les PME.

Participer au travail d’un boulanger, au montage d’un décor de théâtre, à une randonnée avec bivouac, ainsi que mille et une autres activités, sont autant de moments propres au ressourcement et à l’accomplissement de soi. Dans l’univers hospitalier, la routine et l’urgence constituent, l’une et l’autre, de véritables dangers. Très paradoxalement, il peut y avoir de la routine dans l’urgence, autant que de l’urgence dans la routine, ces combinaisons en apparence antinomiques étant potentiellement sources d’accidents.

Permettre au personnel hospitalier de se ressourcer et de s’accomplir en élargissant leurs horizons, ne peut que les aider à mieux assurer leurs missions, quels que soient leurs niveaux de responsabilités et leurs domaines d’activités.

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste