Un témoignage encourageant

Carmen S. qui vit en Alsace a été frappée par le Covid-19. Après trois semaines cauchemardesques, elle a vaincu ce virus que personne ne droit prendre à la légère.

Il faut s'accrocher avec ce Covid-19 pour voir la lumière au bout du tunnel... Foto: Great Western Railway / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(Carmen S. / Réd) – On le sait – le coronavirus infectera entre 60 et 70% de la population. Si une telle infection se passe de manière légère, parfois même sans symptômes pour 80 à 85% des personnes concernées, il reste les 15 à 20% chez qui cette maladie pulmonaire évolue de manière grave, pour certains avec une fin tragique. Mais il y a, heureusement, aussi ceux qui arrivent à surmonter le Covid-19. Carmen S. nous a fait parvenir un témoignage encourageant, destiné à tous ceux qui souffrent actuellement de cette maladie et qui sont en proie à toutes les angoisses qui l’accompagnent. Témoignage.

« J’aurais préféré que tu passes ton chemin.
Mais non, tu t’es installé dans mon corps. Invisible, indolore, discret lorsque tu t’es immiscé.
Le jeudi 05 mars, plus de doute,
tu étais bien là avec tes premiers symptômes « grippaux ».
Tu as chamboulé mon existence. J’ai pris peur. Pas pour moi, mais pour mon entourage. J’ai tout de suite pensé à mes deux grands enfants qui vivent encore avec moi et surtout à ma maman, nonagénaire, que j’avais visité à l’EPHAD à peine cinq jours avant que tu t’invites.
J’ai essayé de me rappeler qui j’avais croisé les quinze derniers jours. Il fallait les informer de ma situation. Une profonde angoisse m’envahissait. Et si j’avais contaminé quelqu’un ? Mes yeux se brouillaient. Émotionnellement, cette idée était terrifiante et ingérable sur le moment. Cependant, en tant qu’adulte responsable, je devais les prévenir.
Les six premiers jours furent plutôt « lights » car tes symptômes étaient sans gravité.

C’est à partir du septième jour que tu as décidé de marquer ta présence avec plus de virulence. Tu m’attaquais sur divers fronts.
Quintes de toux, maux de tête, épisodes fiévreux, perte d’appétit, courbatures, frissons, tremblements, problèmes de digestion, perte de goût et d’odorat, fatigue, tout cela étaient les éléments du panachage que tu expérimentais sur moi.
Chaque jour, tu tournais la roulette et hop !

Après les jours, il y avait les nuits.
Celles-ci étaient encore plus difficiles. J’avais tout le temps de t’observer en moi. Plus précisément, comment tu plombais ma respiration. Oui, tu étais devenu lourd, tu pesais sur ma poitrine. Je faisais tout pour ne pas tousser et me répétais « je ne veux pas aller à l’hôpital, je ne veux pas aller à l’hôpital ».
Les larmes coulaient souvent… beaucoup. J’étais effrayée.
Et lorsque j’arrivais à dormir un peu, les cauchemars prenaient le relais : Des personnes venaient vers moi pour me toucher et moi, je les suppliais de s’éloigner. Mais elles refusaient de m’écouter. Je les repoussais, mais elles continuaient ! Elles riaient, se moquaient par moments, me répondant que j’exagérais, que ce virus n’était pas aussi grave que ça.
Chaque nuit, tu me tourmentais et m’empêchais de me reposer.
Chaque nuit était une autre bataille.
Tu avais semé le chaos en moi.

Je ne pouvais plus me lever. Je n’avais plus aucune force. Des vertiges lorsque je me redressais trop vite dans mon lit, l’essoufflement au bout de quelques mots, un mal de dos lancinant, compléments à ton mélange toxique.
Même lorsque je passais inconsciemment ma langue sur mes lèvres sèches, j’étais happée par ton goût si particulier. En fait, dégoûtant.
J’étais à bout de forces. Dormir était devenue ma seule envie… Ne plus rien voir, ne plus rien entendre.

Les six jours suivants furent interminables et atroces.
Traître et fourbe que tu es, tu t’en es pris aussi à la seule personne présente et qui s’occupait de moi : mon fils. Dieu merci, tu ne l’as que légèrement impacté.
Oui, je priais, j’implorais Dieu de me donner sa paix. Je pleurais à chaque fois mais je sentais sa présence. Par moments, je me coupais de tout. Tant de nouvelles accablantes. Tu avais fait tomber des connaissances, des amis, des collègues, les uns après les autres. Certains se trouvaient aux urgences. Tu étais le pire des ennemis. La prière était mon seul soulagement, ma seule espérance.
Il était temps que je regarde les victoires ! Je m’accrochais à chacune d’elles.
Chaque jour de plus chez moi, sans rappeler le 15, amoindrissait ton emprise sur moi !
Chaque heure de gagnée sans avoir toussé, sans température, chaque pomme que je mangeais, chaque guérison que j’apprenais, chaque message, chaque prière, chaque appel que je recevais était tel un baume… Je n’étais pas seule ! Tu perdras tôt ou tard !

Samedi 28 mars 2020.
Plus de trois semaines ont passé…
Depuis lundi, je suis tirée d’affaire ! Je me remets tout doucement. Subsistent la fatigue et quelques soucis digestifs.
Je n’ai pas contaminé ma maman, ni les personnes que j’avais croisé. Quel soulagement !
Je me repose.
Tu as perdu. J’ai gagné !
La vie est un cadeau fabuleux !

Ne prenez pas le Covid-19 à la légère, car lui est très sérieux !

À C de mots pour les maux »

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