Un tournant pour l’Eurodistrict Strasbourg-Ortenau ?

L’Eurodistrict Strasbourg-Ortenau vient de nommer sa nouvelle Secrétaire Générale, en la personne d’Anika Klaffke. Reste la question si elle sera davantage «secrétaire» ou «général»...

Nuage gris ? Mais non, avec un peu de chance, tout ira bien dans l'Eurodistrict Strasbourg-Ortenau avec sa nouvelle secrétaire générale. Foto: Eurojournalist(e)

(KL) – En voilà la troisième secrétaire générale de l’Eurodistrict Strasbourg-Ortenau, ou même la quatrième, si l’on compte Martine Schneider (qui a assuré l’intérim sur ce poste entre Michael Obrecht et Cordula Riedel). Elle s’appele Anika Klaffke et aura la difficile mission de rapprocher cette administration transfrontalière qui ne veut pas vraiment être une administration, des citoyens alsaciens et badois dans le périmètre de l’Eurodistrict Strasbourg-Ortenau. On verra si elle tiendra plus longtemps sur ce poste «siège éjectable» que ses prédecesseurs.

En choisissant une candidate issue encore une fois de l’administration, on pourrait penser que les responsables n’ont pas vraiment analysé pourquoi cette structure transfrontalière n’a pas réussi à trouver une place dans les coeurs et la vie quotidienne des citoyens et citoyennes à Strasbourg et dans l’Ortenau. Ou du moins, que cette analyse se soit arrêtée au premier degré.

Anika Klaffke vient de passer deux ans en tant que chargée de communication et assistante personnelle du directeur de la CCI du Rhin Supérieur Sud (IHK Südlicher Oberrhein) – elle connaît donc la communication institutionelle qui elle, se situe topujours assez loin des réalités de la vie des gens. Considérant les problèmes de communication dont souffrait cette structure depuis toujours, cela constitue certes un progrès, mais est-ce que cela suffira pour redresser un Eurodistrict qui ne bénéficie plus de crédit dans la population ?

Il est vrai qu’Anika Klaffke peut faire valoir un CV résolument franco-allemand, même européen. Ainsi, elle a autant travaillé pour le Conseil d’Europe à Strasbourg, comme pour la Direction Régionale de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale, elle a effectué ses stages dans des institutions aussi prestigieuses qu’ARTE ou la Fondation Entente Franco-Allemande, mais force est de constater qu’elle n’a jamais évolué dans le contexte politique local de cet Eurodistrict et par conséquent, qu’elle manque d´’un réseau solide – une des conditions pour vraiment songer à faire bouger les choses. Autre bémol – avec une nouvelle représentante de l’administration, l’Eurodistrict risque de continuer comme avant – loin, trop loin de la société civile. Qui elle, décidera en dernier lieu si cet Eurodistrict trouve une place dans la vie transfrontalière ou non.

Le tissu associatif est spécial dans cet Eurodistrict et Anika Klaffke n’aura, à l’instar de ces précedesseurs, que peu de temps pour se familiariser avec un environnement marqué par différents réseaux. Nous risquons donc de pouvoir suivre une meilleure communication de cet Eurodistrict, mais on peut avoir des doutes quant à la «nouvelle orientation» annoncée pour cette structure. Comme Michael Obrecht et Cordula Riedel, Anika Klaffke dépendra des différents organes décisionnels de cet Eurodistrict qui sont lentes, lourdes et extrêmement administratives. Et il est peu probable que la nouvelle secrétaire générale aura la possibilité de remettre en question ce côté administratrif – auquel elle devra se conformer, ce qui risque de lui compliquer la mission.

En vue des tonnes de procédures administratives qui, dans le passé, avaient fait échouer toutes les équipes en place, on peut craindre que cette situation ne changera pas. Seulement qu’elle soit mieux communiquée qu’auparavant. Ce qui ne pourra pas rapprocher cet Eurodistrict de ses citoyens. Souhaitons toutefois bonne chance et bon courage à Anika Klaffke dans la découverte des structures du pouvoir (visibles et non-visibles) de l’Eurodistrict Strasbourg-Ortenau et souhaitons-lui d’y réussir rapidement – car elle n’aura pas beaucoup de temps pour présenter des résultats concrets. L’enjeu est de taille – il s’agit, ni plus ni moins, de trouver des raisons d’être pour une structure dont l’existence dans sa forme actuelle a déjà été remise en question plus d’une fois.

2 Kommentare zu Un tournant pour l’Eurodistrict Strasbourg-Ortenau ?

  1. Nos excuses pour une faute que de nombreux lecteurs nous ont indiquée – le prénom de l’ancien secrétaire général Obrecht n’est pas Michael, mais Marcus.

  2. Yveline MOEGLEN // 22. März 2015 um 3:23 // Antworten

    Merci Monsieur LITTMANN d’avoir fait une analyse aussi juste car réaliste …. !
    Effectivement, la nouvelle secrétaire de l’Eurodistrict CUS/EUROMETROPLE/ORTENAU ne pourra que marcher dans le sillon de ses prédécesseurs…
    L’Eurodistrict CUS/EUROMETROPLE/ORTENAU devient un vrai feuilleton avec des épisodes qui se suivent… se ressemblent et se terminent tous de la même manière : dépression et rupture de contrat … !
    Qui là dedans est maudit ????
    Que fait-on avec les plus de 800 000 € par an de subventions ???
    Une si belle idée lancée en 2004 qui au fur et à mesure du temps se décompose ???
    On a beau vouloir optimiser … l’histoire nous rappelle la réalité !
    L’Eurodistrict est comme un bébé mal né…
    Il portera sa croix jusqu’au bout !

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