Un « trio de choc » pour le SPD ?

Après la démission de la cheffe du SPD Andrea Nahles, un « trio de choc » essayera de stopper la descente aux enfers de la social-démocratie allemande. Y arrivera-t-il ?

Seul un vieux drapeau témoigne encore des jours meilleurs du SPD... Foto: Christian Alexander Tietgen / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(KL) – Malu Dreyer, Manuela Schwesig et Torsten Schäfer-Gümbel. Vous ne connaissez pas ? Pas grave, la plupart des Allemands ne les connaissent pas non plus. Pourtant, ces trois forment maintenant la direction intérimaire du SPD et devront conduire le parti, qui bat de l’aile, vers de nouveaux cieux. Difficile, quand on totalise 12% dans les sondages et quand on doit prendre la décision de quitter ou non la « Grande Coalition » au pouvoir à Berlin.

Mais qui sont ces trois dont la décision quant à l’avenir risque de chambouler encore davantage le paysage politique en Allemagne ? Malu Dreyer est la ministre-présidente de la Rhénanie-Palatinat, Manuela Schwesig occupe le même poste au Schleswig-Holstein et Torsten Schäfer-Gümbel a échoué à plusieurs reprises en essayant de décrocher le même poste en Hesse. Donc, ce seront des responsables politiques régionaux qui dirigeront le SPD jusqu’à son prochain congrès, où la question de la succession d’Andrea Nahles doit être décidée tout comme la question de la poursuite de la « GroKo ».

Pour ces trois, la mission se traduira par la nécessité de la quadrature du cercle. Les militants du SPD réclament haut et fort la sortie du SPD de la « GroKo », estimant que le rôle de « partenaire junior » des gouvernements Angela Merkel successifs a contribué à l’implosion du SPD – mais la direction du parti craint des élections anticipées qui seraient la conséquence logique d’un retrait du SPD de la « GroKo ». Cette crainte est d’ailleurs partagée par la CDU – le risque que la dégringolade des anciens partis populaires puisse continuer est trop réel.

Alors, que doit faire ce « trio de choc » ? – Sauver, coûte que coûte, la « GroKo » et ce, contre la volonté manifeste des militants ? Claquer la porte à la CDU et provoquer des élections anticipées ? Prendre le risque de se retrouver en cas d’élections anticipées au même niveau que le PS français ?

Etrangement, tous les trois ont déjà déclaré ne pas vouloir briguer la présidence du parti et d’accepter cette mission uniquement à titre temporaire. Les cadors du parti ont également fait savoir qu’ils ne seraient pas disponibles pour prendre les commandes du parti. Mais si déjà la troisième ligne du SPD ne veut pas assumer la responsabilité pour l’avenir du parti, qui le fera ?

C’est le crépuscule des dieux pour les partis traditionnels en Europe. Il ne leur reste que très peu de temps pour se réinventer – au risque de disparaître définitivement de l’échiquier politique. L’avenir politique ne se décidera plus dans un « centre » politique imaginaire, mais entre les extrêmes et l’écologie. Et si, pour une fois, ce seront les écologistes qui gagneront le pouvoir ?

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