Un triste anniversaire pour l’Europe

Dans leur déclaration signée à l'occasion des célébrations du 60e anniversaire du Traité de Rome, les 27 ont montré une nouvelle fois leur incapacité de réformer l'Europe. Triste.

Ce sont eux qui devraient tenir les commandes européennes - pas les incapables au pouvoir ! Foto: Nemo bis / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(KL) – Quel triste anniversaire ! Un des conviés manquait et ne risque pas de revenir, puisque la Grande Bretagne de Theresa « Maggie 2.0 » May déclenchera cette semaine le « Brexit » et outre un pathos gluant, on n’a pas entendu parler de vraies réformes européennes. Mais l’époque n’est plus aux platitudes habituelles – ainsi, les célébrations des 60 ans du Traité de Rome se sont transformées, du moins au niveau de la grande politique, en aveu des 27 de ne pas savoir comment continuer.

Partout, on entendait parler de cette « Europe à plusieurs vitesses » que demandent actuellement différents candidats aux différentes élections en Europe, mais il convient d’appeller un chat un chat. « Europe à plusieurs vitesses », cela veut dire une « Europe des riches » qui se soumettront sans résistance au diktat des marchés financiers, en profitant de leur relative prospérité et une « Europe des pauvres », donc ceux dont les performances économiques ne sont pas à la hauteur des pays riches – et cette approche met un terme définitif à des valeurs comme la solidarité, l’humanisme européen et une politique sociale commune. Cette « Europe à plusieurs vitesse », ce n’est plus notre Europe à nous, les citoyens et citoyennes européens.

Les belles phrases ne peuvent pas faire diversion – l’Europe 2017 n’a plus de valeurs communes, n’a plus d’orientation partagée et n’a plus de plan comment relancer une Europe qui, dans presque tous les dossiers importants, ne trouve plus de positions communes.

Le « Brexit » qui sera déclenché cette semaine, n’a pas pu être empêché par les Juncker, Tusk, Merkel & Cie. et il faut le dire – aucun de ces « responsables » n’a entrepris de sérieuses démarches pour convaincre les Brittaniques de stopper cette folie qui est le « Brexit ». On a regardé, les bras croisés, en préparant une négociation absurde sur la sortie de la Grande Bretagne. Pourtant, le lendemain du référendum sur le « Brexit », tout le monde était d’accord qu’il fallait inventer un nouveau projet européen, seulement, personne ne s’est mis au travail.

Une « Europe à plusieurs vitesses », cela revient à accepter la « germanisation » de l’Europe et le ministre des finances allemand, Wolfgang Schäuble, doit être content. « Europe à plusieurs vitesses », cela se traduira par un ultra-libéralisme violent, privant les pays pauvres en Europe des ressources nécessaires pour améliorer leur PIB, tout en permettant aux pays riches, de se remplir les proches sur la misère artificiellement générée dans les pays du sud.

Bien sûr, ce sommet romain était accompagné par de nombreuses initiatives et manifestations citoyennes, organisées par des citoyens et citoyennes qui croyent en ce beau projet d’une Europe sociale, solidaire et humaniste, mais après Rome, une chose semble claire : il faut absolument changer de personnel européen, élire en 2019 d’autres candidats européens au Parlament Européen et décupler les efforts au niveau de la société civile qui croit en l’Europe. Ceux qui sont au pouvoir en Europe, on démontré leur incapacité d’avancer dans la construction européenne. Qu’ils partent à la retraite en laissant les commandes européennes à ceux qui devraient les tenir – les Européens et Européennes issus de la « Génération Erasme ». Avant que l’Europe n’implose définitivement.

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