Un vaccin anti-Covid-19 créé en Espagne

La société « Hipra » progresse dans l’élaboration d’un vaccin anti-Covid-19.

L’ampleur prise par la pandémie et sa durée, incitent à penser que de nombreuses doses de vaccins seront encore nécessaires. Foto: Tortensimon / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(Jean-Marc Claus) – Au courant de l’été, la société pharmaceutique espagnole « Hipra », qui est une référence pour la vaccination animale, avait annoncé s’être lancée dans la recherche en vue de commercialiser un vaccin anti-Covid-19. Il en est actuellement à sa seconde phase d’essais sur 1.100 volontaires recrutés par 10 hôpitaux. Ces derniers doivent avoir reçu préalablement deux doses du vaccin Pfizer, dans le respect des protocoles établissant les parcours vaccinaux. Il s’agit d’une collaboration publique–privée, pour laquelle le Gouvernement a investi 15 millions d’Euros.

Lors d’une première phase concernant 30 volontaires, qui ont reçu deux doses à 21 jours d’intervalle, aucune réaction suspecte n’a été détectée, et la surveillance se poursuit jusqu’à la 48ème semaine après la seconde injection. Pour cette seconde phase validée par l’Agence Espagnole du Médicament (AEMPS), de grands hôpitaux madrilènes tels que La Paz, Gregorio Marañón et Príncipe de Asturias ont lancé un appel aux volontaires.

Ce vaccin appelé PHH-1V, fait partie de la même famille que beaucoup de ceux destinés à se prémunir contre la grippe, les infections à papillomavirus, ou encore l’hépatite B. Il est basé sur la technique des protéines recombinantes, employée également par le laboratoire français Sanofi dans le cadre de ses recherches, après avoir arrêté en septembre dernier, ses travaux en vue de créer un vaccin à ARN messager. Ainsi, de part et d’autre des Pyrénées, deux laboratoires pharmaceutiques travaillent-ils chacun de leur côté, sur un vaccin anti-Covid-19 similaire.

La protéine Spike qui entoure le SARS-CoV-2, lui permet de s’introduire dans différents organes dont les poumons, est l’élément déterminant de ce vaccin. Injectée dans l’organisme, elle simule une infection, sans rendre la personne malade, déclenchant alors une réponse immunitaire apprenant ainsi à reconnaître et neutraliser le virus. Les chercheurs y associent un adjuvant, destiné à booster la réponse immunitaire.

La création de ce vaccin fait partie d’un ambitieux plan doté de 1.369 millions d’Euro que le Gouvernement Sánchez-II entend développer sur deux ans, en se basant sur un partenariat public-privé dont l’État finance les deux tiers. Ce plan coordonnant administrations publiques, centres de recherche, hôpitaux et entreprises, va créer 12.700 emplois dans le secteur de la santé. L’idée est de permettre très largement l’accès aux thérapies les plus innovantes. D’où l’inclusion du vaccin « Hipra » dans ce programme.

Petit bémol concernant la société « Hipra », mais au final pas si petit que cela, cette dernière n’a pas répondu en 2018 à une invitation du journal Libération, afin de s’expliquer sur ses fournisseurs sud-américains de l’hormone eCG, chez qui la maltraitance envers les animaux a été avérée et dénoncée. Gageons qu’en trois ans, les choses ont changé, et espérons que cette réussite ambitionnée pour un nouveau vaccin, lui permettra de faire le ménage parmi ses fournisseurs, si cela n’est pas déjà le cas…

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste