Un vaccin génétique, c’est quoi au juste ?

Franck Dautel explique les fondamentaux des différents vaccins dont tout le monde parle actuellement. Parfois, c'est utile de savoir de quoi il s'agit...

Différents types de vaccins sont actuellement utilisés. Quelles sont les différences ? Foto: Gerd Altmann / Pixabay

( Franck Dautel ) – Le risque que l’organisme d’une personne vaccinée soit le siège d’une recombinaison virale défavorable, est infime. Mais le nombre considérable de personnes qui seront vaccinées dans le monde -par cent de millions ou davantage- fait qu’il devient probable que cela arrive quelque part, et qu’un virus bien plus virulent se dissémine dans les populations, vaccinées ou non. ..

Après les vaccins classiques que nous connaissons très bien, la pandémie actuelle voit une nouvelle génération de vaccins arriver. Des vaccins génétiques, où l’on parle d’injection de sections de génome hybride dans nos cellules, de découpage de morceaux d’ADN rassemblés …

Un éclairage bien utile pour en savoir plus … – Le propos est de bien comprendre ce que sont les vaccins, les anciens et surtout les nouveaux. Ceux qui concernent aujourd’hui toute la planète avec la pandémie du SARS-CoV-2. Il ne s’agit pas de polémiquer, d’être pour ou contre, mais bien d’intégrer ce qu’ils représentent en les observant d’un peu plus près … Prendre un peu de distance pour bien percevoir ce que sont les vaccins, n’a rien à voir avec le fait d’être anti-vaccin. Variole, tétanos, rougeole, rubéole, oreillons, grippes Saisonnières et on en passe … autant de maladies ayant été éradiquées ou contrôlées grâce aux vaccins.

Un vaccin n’est pas un médicament … -… Car il concerne en principe que des personnes en bonne santé, contrairement au médicament. Nous avons une tolérance particulière face aux médicaments au sujet desquels nous pouvons accepter en toute connaissance de cause, certains effets secondaires minimes à l’égard des effets bénéfiques qu’ils produisent. Surtout en cas de pathologie lourde. En revanche, ce n’est pas le cas pour les vaccins où l’exigence de sécurité est plus importante … Par exemple et pour illustrer cette exigence, nous nous alimentons pour nous nourrir et nous faire plaisir quand c’est possible, jamais pour tomber malade. Cette exigence de sécurité sanitaire est beaucoup plus stricte que pour les médicaments.

C’est de cette exigence de sécurité sanitaire qu’il s’agit lorsque l’on évoque les nouveaux vaccins génétiques. Il faut également prendre en compte les effectifs gigantesques des personnes vaccinées. Ils vont rapidement dépasser ceux des médicaments même les plus communs. Quand des centaines de millions de personnes, un ou deux milliards, ont reçu, peu ou prou, le même type de vaccin, il sera évidemment temps de faire le point. Se vacciner, a coup sûr bénéfique pour soi, mais peut être très risqué pour notre espèce?

Qu’est-ce qu’un virus? - Un virus est un agent infectieux un hôte, souvent une cellule, dont il utilise le métabolisme et les constituants pour se répliquer. Le nom «virus» vient du latin vīrus qui signifie «venin, poison, suc des plantes». Le contient une coque de protéine appelée «capside» qui renferme son matériel génétique. Notons bien que, tout comme nos cellules, ils ont un besoin incontournable de protéines! Cela a une grande importance, aussi pour ce qui suit.

Il s’agit là de virus dits “nus”, les plus “simples”, ceux ne comportant qu’une seule enveloppe, la capside.

D’autres virus peuvent être «enveloppés». En plus de la capside, ils ont une enveloppe extérieure faite de graisse (protéine), dans laquelle sont enchâssés plusieurs exemplaires d’une protéine de surface appelée «spike». Comme le SARS-CoV-2, par exemple. Cette bicouche représente une variété de couronne, d’où sont autre nom, «coronavirus». Cette “couronne” permet l’ancrage des virus à la surface des cellules qui vont être infectées. Ils y pénètrent et libèrent leur matériel génétique, de l’ADN, qui contient des gènes dont certains détiennent la clé de la fabrication des protéines. Les fameuses protéines, grandes actrices de tous les processus biologiques qui ont lieu dans nos cellules, y compris pour les virus, pour elles sont de la même manière indispensable.

Du gène à la protéine … 

L’ADN ne peut produire que de la protéine, pas plus que les virus ou les bactéries. Il a besoin d’un messager qui peut traduire son langage à l’ARNm (m pour messager). On appelle cette étape «transcription» pour que l’ARN puisse le traduire et fabriquer de la protéine. Dans le cas d’une infection, l’ADN viral passe par ces mêmes étapes afin de produire de la protéine: transcription vers l’ARNm viral puis traduction en protéine virale.

Le virus peut alors reproduire une capside virale (faite de protéines), se multiplier, quitter la cellule infectée vers d’autres cellules et bien entendu d’autres individus.

Les différents types de vaccins – Les plus anciens utilisent des virus entiers qui sont «inactivés» ou «atténués» à l’aide de traitement chimiques ou physiques (irradiation par ultraviolets, par exemple) se développer dans le corps de la personne vaccinée. Ce sont des méthodes classiques du XXe siècle.

Les vaccins “inactivés” ont pour inconvénient d’être peu immunogènes. Ils sont alors potentialisés à l’aide d’adjuvants comme les sels d’aluminium ou le formaldéhyde, des composants élargis critiques pour leurs effets potentiels néfastes. Maïs pour ces vieux vaccins, il n’y a pas le choix. Un des vaccins chinois (laboratoires Sinopharm) utilise cette méthode de production déjà ancienne et très étendue testée et diffusée, celle des vaccins à virus inactivés (tués), rendus inopérants par un traitement chimique, généralement au formaldéhyde.

Les vaccins «atténués» contiennent donc également des virus, mais ils sont «non morts» (et donc vivants …). Ils sont fabriqués, par exemple, pour devenir thermosensibles et donc incapables de se développer au-dessus de 37 ° C … Ces vaccins “atténués” sont plus efficaces que les inactivés mais présentent des risques plus importants, car les virus utilisés comme support sont toujours vivants et peuvent présenter un risque d’apparition d’une recombinaison entre la souche vaccinale et une souche pathogène chez l’hôte vacciné. Ils sont pour ses raisons interdits aux personnes immunodéprimées, femmes enceintes ou personnes dont la santé est fragile.

Les vaccins plus récents. - Toujours à base de virus, sur la dénomination “vaccins à protéines recombinantes”. Les protéines sont fabriquées hors de la cellule qui produit dans notre corps. On cherche le gène qui produit la protéine de surface du virus et l’on fait en sorte que ce gène soit capable de se répliquer dans des cellules que l’on est en mesure de reproduire à grande échelle. Le vaccin injecté ne contient alors pas le matériel génétique du virus.

Ces cellules vont prendre le gène du virus à leur compte, le décoder et fabriquer elles-mêmes la protéine virale qui est alors une protéine recombinante car fabriquée dans des cellules autres que celles de la vraie vie. Le système immunitaire peut alors détecter le vrai virus avec sa “couronne” et produire les antigènes nécessaires à son élimination …

Sur un recours à ce type de vaccins par exemples contre l’hépatite B ou le papillomavirus. Dans ce dernier cas, sur l’utilisation de la couche externe de la capside, car ce virus n’a pas d’enveloppe de surface. Tout ceci s’opère dans des laboratoires qui vont utiliser comme support, en fonction des virus ciblés, des cellules de levures, de racines de plantes, certaines cellules animales, purifiées et éventuellement accompagnées d’adjuvants, dans des bioréacteurs industriels pouvant produire les vaccins en grandes quantités.

Les vaccins génétiques – Ils sont classés par type d’acide nucléique: ADN ou ARN.

Les vaccins à ARNm  - On injecte là une partie du matériel génétique d’un virus (anthrax, rougeole …) qui possède le morceau contenant le secret de fabrication de la protéine spike. Ce matériel, en fait un morceau de l’ARNm, est directement injecté pour que les cellules de la personne vaccinée fabriquent elles-mêmes cette protéine. C’est la méthode utilisée par les laboratoires BionTech / Pfizer (USA, Allemagne, Chine) et Moderna (GB), par exemple.

Mais comme l’ADN ou l’ARN ne peuvent pénétrer tout seuls une cellule (il leur faut? … de la protéine!), On utilise un vecteur adipeux, par exemple, une capsule de graisse de la taille d’une nanoparticule dans laquelle on a emprisonné une partie du matériel génétique du SARS-CoV-2. La capsule fusion alors avec l’enveloppe (faite également de graisse) des cellules humaines. Les scientifiques s’alarment à ce sujet, de voir de potentiels déclenchements en cascades génétiques inattendus. Personne ne sait pour l’instant quels seront les acteurs qui vont agir ou réagir à ce type de vaccin, ni leurs éventuelles conséquences moléculaires.

Vaccins à ADN – dits de troisième génération: On utilise comme vecteur tout ou partie du matériel génétique d’un pathogène, différent du SARS-CoV-2, pour ses capacités naturelles à injecter du matériel génétique dans les cellules. La réaction provoquée par un vaccin à ADN ressemble beaucoup à une réaction provoquée par un virus vivant …

Les Adénovirus (vecteur viral) – On utilise un virus «simple», pas trop méchant, du type de ceux qui produisent les rhumes ou les pharyngites, par exemple. Il est «désarmé» en éliminant la partie de son matériel génétique responsable de sa virulence. La partie supprimée de son ADN est remplacée par une partie du matériel génétique du SARS-CoV-2, celle qui constitue le secret de fabrication de la protéine spike! L’adénovirus ainsi créé, délivre dans nos cellules du matériel génétique hybride. Il s’agit d’un virus recombinant.

Mais le SARS-CoV-2 est un virus à ARN! Impossible donc en principe de le convertir en ADN. Le sens de la transcription est à sens unique dans la nature. Cela a pourtant été rendu possible grâce à un «vecteur recombinant» une enzyme virale issue d’un rétrovirus du type du VIH, qui présente la particularité de rétro-transcrire toute seule, leur génome d’ARN en ADN pour être intégré par la suite dans le génome de la cellule hôte. On parle de «transcriptase inverse».

Cette transcription inversée a la particularité de commettre relativement facilement des erreurs, ce qui fait que certains rétrovirus ont une grande variabilité génétique. Cette grande variabilité complique énormément, par exemple, le travail des chercheurs pour intégrer un vaccin contre le VIH, ajustement. Laboratoires: AstraZeneka (GB), Janssen (Belgique, USA), CansinoBio (Chine) et Gamaleya «Spoutnik V» (Russie).

Des questions, des risques? - Une question pour commencer, les tests des vaccins, surtout ceux de la phase III, ont-ils été mis en place correctement, compte tenu de la vitesse où certains d’entre eux ont été mis sur le marché? Comment se fait-il que pour des vaccins dits «classiques», il a fallu 10 à 15 ans pour les voir arriver sur le marché? Les connaissances scientifiques ont évoluées, les moyens techniques également, mais cela explique-t-il seul le fait de pouvoir sortir des vaccins génétiques en quelques mois seulement sans le recul nécessaire?

Le principe même des vaccins à ADN est d’insérer du matériel génétique quelque part dans les chromosomes de centaines de millions d’humains sans savoir aujourd’hui dans quel rang de l’ADN humain ce matériel va se placer. Les Adénovirus ou les vaccins à ARN ne peuvent-ils pas provoquer de réactions immunitaires? Des recombinaisons virales sont-elles effectivement possibles?

Les virus s’échangent facilement du matériel génétique entre eux, s’ils se ressemblent, s’ils sont de la même nature, de la même famille … Ce n’est pas propre au virus, mais cela est particulièrement exacerbé chez eux . Un virus recombinant peut très bien ne pas être virulent, voire ne présenter aucun risque par rapport à son «virus parental». Mais dans le cas contraire, comme ce fut le cas avec le virus H1N1, qui tua entre cinquante et cent millions de personnes entre 1918 et 1919 (grippe espagnole) pour ne réapparaître par la suite que sous une forme beaucoup moins virulente, heureusement, sous forme de grippe Saisonnière jusqu’à aujourd’hui. Ce virus combine trois souches virales différentes de grippes qui se sont justement recombinées. La grippe aviaire, la grippe porcine et la grippe humaine! Et pourrait toujours resurgir un jour, plus virulent que jamais …

Plus virulent, moins virulent, on ne sais justement pas dans quel sens cela peut partir … Et c’est bien le problème. Le risque est faible, c’est vrai, à la taille de l’individu encore plus. Pour qu’un virus devienne recombinant avec un vaccin classique, il faut qu’une cellule soit infectée par 2 virus de même nature et de même famille, en même temps, ce qui est peu probable, même à la taille de l’humanité, bien que …

Mais lorsque l’avènement du matériel génétique viral par vaccin génétique, il suffit que ces mêmes cellules soient infectées par un seul autre virus, de même nature et même famille, pour créer un virus recombinant. Probabilités très faibles, de nombreux facteurs à rassembler … Mais … à l’échelle mondiale, il suffirait d’une personne sur 100 millions par exemples, c’est tout à fait négligeable, une sur 100 millions. A la taille de l’Europe cela fait quand même 5 … potentiels «patients zéro» d’une nouvelle pandémie. Avec pourquoi pas 5 virus recombinés différents? Plus de 14 possibles en Chine ou / et en Inde … Combien à l’échelle planétaire? Tout ça, bien évidemment, dans le pire des cas. Mais on n’entend pas du tout parler de cet aspect pourtant si important!

Concernant la pandémie actuelle, il a suffi qu’un seul virus émerge un jour quelque part pour que les conséquences soient colossales et mondiales.

On entend beaucoup de critiques sur le fait que le laboratoire Sanofi-Pasteur + GSK (France, GB) a besoin de plus de temps pour commercialiser son vaccin. N’est-ce pas plutôt rassurant au final, compte tenu de tout ce qui précède? Il est urgent de vacciner, certes, mais les questions posées par les vaccins recombinants, personne n’en parle. Personne ne considère la dimension mondiale des risques élément potentiel induits … Le fait de “raccourcir” les phases III des tests dans certains cas, n’est pas là non plus pour nous rassurer …

Article rédigé en grande partie sur la base de l’intervention vidéo du Dr Christian Vélot, Généticien Moléculaire, Université Paris-Saclay et Président du Conseil Scientifique du CRIIGEN.
CRIIGEN: Comité de Recherche et d’Information Indépendante sur le Génie Génétique.
Vidéo disponible sur Youtube: ” Covid-19: Les Technologies Vaccinales à la loupe

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