Un vent frais souffle sur le paysage politique en Allemagne

Le changement du candidat du SPD porte ses fruits – sous l'impulsion de Martin Schulz, le SPD est en train de refaire son retard sur la CDU/CSU.

Le candidat Martin Schulz est en train de redistribuer les cartes de la politique allemande. Foto: Plumpaquatsch / Wikimedia Commons / CC0 1.0

(KL) – Est-ce que ce sera pareil en France ? La nomination d’un nouveau candidat aux élections législatives en Septembre a changé la donne. Suite à la désignation de l’ancien président du Parlement Européen Martin Schulz comme candidat à la chancellerie allemande, le SPD est en train de grimper de manière spectaculaire dans les sondages pour se situer désormais à 29%, son meilleur score depuis quatre ans. Et la CDU/CSU commence à suer…

Quelle surprise – lors des élections législatives au mois de septembre, les Allemands auront un vrai choix à faire. Si, il y a quelques semaines à peine, on pensait que les Allemands n’auraient le choix qu’entre la Droite et l’extrême-droite, du coup, avec l’arrivée de Martin Schulz, il s’agira d’un choix gauche-droite. Et les électeurs et électrices semblent apprécier.

La CDU/CSU tombe actuellement à 33%, les SPD gagne par rapport à la semaine dernière 6 points pour se situer maintenant à 29% – c’est comme si la gauche allemande allait vivre une renaissance grâce à cet Européen convaincu qui est Martin Schulz. Du coup, on se rend compte que l’ancien candidat du SPD Sigmar Gabriel avait, en tant que vice-chancelier, ministre de l’économie et chef du SPD, conduit son parti dans l’ombre de la chancelière, diluant des positions traditionnelles du SPD, se transformant en une sorte d’agent pour la politique libérale de la chancelière. Ayant perdu son profile de « parti de gauche », le SPD était allé jusqu’à changer la loi sur les syndicats, portant un coup de couteau dans le dos du mouvement syndicaliste, pourtant allié naturel de la social-démocratie depuis 150 ans.

La renaissance de la gauche ? – Avec cette évolution, le paysage politique est en train de changer de face en Allemagne. Le « vote utile » pour éviter une poussée de l’extrême-droite de l’AfD, devient obsolète – il y a désormais une « alternative à gauche ». Ce qui met la CDU/CSU, jusau’alors donnée comme le grandissime favori aux législatives, dans une position inconfortable. Par conséquent, les déclarations des ténors de la CDU/CSU s’en ressentent. « Le SPD a déjà perdu deux élections avec ce sujet de la ‘justice sociale’ », a déclaré le chef du groupe CDU au Bundestag Volker Kauder – comme si le sujet de la justice sociale était quelque chose de mauvais. Traduisant par cette remarque que cette justice sociale ne figure pas comme priorité sur les tablettes des conservateurs, Kauder ne fait que soutenir la montée du SPD qui lui, veut justement combattre les inégalités sociales dans la société.

Et si la même chose devait se passer en France ? La surprenante victoire de Benoît Hamon lors des primaires à gauche, relance également le débat à la gauche – et permet d’opérer un véritable choix entre des projets politiques (qui ne sont pas encore très lisibles pour l’ensemble des candidats…).

La glissade vers la droite, ou même vers l’extrême-droite, pourra être stoppée grâce aux nouveaux candidats du PS et du SPD que personne n’attendait à cette position, il y a quelques semaines à peine. Face aux populistes, face aux discours de la haine, face aux abus et la corruption, les électeurs et électrices en France et en Allemagne auront un choix en cette année électorale 2017 – et ce choix ne se limite plus « à éviter le pire ». Face à la perte de répères qui se généralise dans les pays européens, les candidats Hamon et Schulz représentent plus qu’une lueur d’espoir. Aux électeurs et électrices de stopper cette évolution qui mène vers de nouvelles catastrophes – c’est la renaissance des idées de la gauche !

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