Un véritable pas vers une armée européenne ?

12 avions du type C-130 Hercules formeront désormais l'unité de transport franco-allemande. Foto: Konflikty.pl / Wikimedia Commons / CC0 1.0

(KL) – On parle souvent du « moteur européen », l’axe Paris-Berlin qui, généralement, se distingue surtout par un dysfonctionnement frappant. Mais là, cet axe semble fonctionner – les deux pays font un pas énorme en créant une nouvelle unité d’aviation qui elle, sera domiciliée à Evreux. Un exemple à suivre pour les autres états européens et – une manière de faire des économies.

Lors de la signature de l’accord portant sur la création de cette nouvelle entité d’avions de transport, la ministre de la défense Ursula von der Leyen et son homologue Jean-Yves Le Drian, se montraient optimiste que cet exemple puisse être suivi à l’avenir par d’autres partenaires européens. Car cette entité franco-allemande permettra d’une part, d’obtenir une grande disponibilité de ces transporteurs du type C-130 Hercules et d’autre part, de réaliser des économies grâce à la mutualisation d’équipements et de services comme la maintenance.

Cette nouvelle flotte d’avions de transport est destinée aux missions spéciales (comme par exemple le transport de troupes à court terme ou l’évacuation de ressortissants français, allemands et européens de zones de crise), et marque un nouveau pas dans la longue marche vers une armée européenne.

Toutefois, la mise en oeuvre de cet accord franco-allemand et intrinsèquement européen, dépendra, en partie du moins, des résultats des élections en Allemagne et en France. C’est en 2021 que l’armée allemande entend moderniser sa flotte d’avions de transport, souhaitant remplacer les anciens avions du type « Transall» par le C-130 produit par Lockheed Martin. Cet avion est beaucoup plus maniable sur des pistes de fortune, là où la « Transall » ne pouvait pas intervenir. Mais, la décision d’acquérir ces avions appartiendra au Bundestag et avant le mois de septembre, il est difficile de prévoir qui dirigera le prochain gouvernement allemand.

Néanmoins, cet accord traduit une prise de conscience – celle que nous avons besoin d’une Europe forte, d’une Europe capable d’agir et de réagir, et qui joue la carte de l’union. A un moment où les nationalistes prônent un nombrilisme national, ce nouveau projet constitue une excellente réponse.