Un week-end carnavalesque sous la menace
Cette année, le carnaval en Allemagne ne se déroulera pas de manière tout à fait sereine. « L’État Islamique » a appelé ses adhérents à commettre des attentats terroristes.

(KL) – Publier cette information n’a rien « d’alarmiste », mais ce sont les autorités elles-mêmes qui ont informé le public que « l’État Islamique » (IS) ait lancé un appel à ses sympathisants en Allemagne de commettre des attentats pendant le carnaval. Quatre cibles ont été mentionnées et en vue des attentats des derniers mois, ces avertissements ne sont pas infondés.
Dans le collimateur des terroristes, se trouve le carnaval rhénan. Les cibles potentielles mentionnées par les autorités, sont la « Weiberfastnacht » (le carnaval des femmes aujourd’hui, jeudi) au « Alter Markt » à Cologne ; la Fête du Carnaval « GreenComm » également à Cologne ; le « Lundi des Roses » à Nuremberg et un festival de « Schlager » à Rotterdam aux Pays-Bas. Si la publication de ces cibles peut surprendre, rien ne dit que les terroristes ne viseraient que ces quatre manifestations, surtout dans la mesure où ces cibles sont maintenant connues.
Le danger est concret, puisque le terrorisme a changé ces dernières années. Nous ne subissons plus des attaques terroristes organisées à grande échelle par des groupes organisés, structurés, dotés de moyens, mais des attaques commis par des individus radicalisés et en mal de reconnaissance qui ne peuvent pas être identifiés et neutralisés avant de passer à l’acte.
Que ce soient les attaques à la voiture-belier, comme à Magdebourg ou Munich, que ce soient des attaques à l’arme blanche comme à Mulhouse et ailleurs, ces « dormeurs » sont quasiment impossible à contrôler et généralement, on ne les découvre qu’après un passage à l’acte. Ainsi, le carnaval qui, dans des villes comme Cologne, Düsseldorf ou Mayence draine des centaines de milliers de fêtards dans la rue, où tout le monde est déguisé et donc, impossible à identifier, représente une cible idéale pour les terroristes.
Reste la question pourquoi les autorités aient publié une telle mise en garde, en citant même quatre cibles potentielles pour des attaques. Bien sûr, il ne s’agit pas de dégoûter les gens du carnaval, mais concrètement, il n’y a pas grande chose que l’on peut faire pour déjouer un tel danger. « Il ne faut se laisser dicter notre façon de vivre par des terroristes », peut-on entendre un peu partout, mais il faudra subir combien d’attaques comme celles qu’on a vécues pendant ces derniers mois ?
Cette année, le carnaval aura un goût particulier, sous la menace terroriste et sous l’impression des guerres actuelles. Le monde court vers sa perte et faire la fête à ce moment-là semble même un peu déplacé. Mais bon, maintenant, il faut croiser les doigts que tout se passe bien jusqu’au Mercredi des Cendres…
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