Une AG de la LICRA qui restera dans les mémoires

Pour son AG annuelle, la LICRA Bas-Rhin voulait rendre au mot « retrouvailles » tout son sens.

Fabielle Angel, la dynamique présidente de la LICRA Bas-Rhin. Foto: Eurojournalist(e)

(VL) – « Après plus de quinze mois de crise sanitaire et malgré les incertitudes toujours présentes, il fallait dépasser le côté formel de l’exercice, retricoter de la convivialité », confie Fabielle Angel, la présidente de la LICRA Bas-Rhin.

Grâce à Eric Hamel, directeur de l’ISEG et Jacques Zucker, chargé de communication, c’est l’auditorium de la Grande Ecole du Marketing et de la Communication à l’ère digital qui a accueilli l’événement. Rue du Dôme, en plein centre-ville de Strasbourg, à l’ombre de la cathédrale auréolée d’un arc en ciel… Que rêver de mieux pour dérouler le bilan d’une année où, comme l’a souligné Fabielle Angel, « un vide existentiel inattendu nous a obligés à renouer avec des interrogations fondamentales » ?

Pour la Ligue Internationale contre le racisme et l’antisémitisme, il était hors de question de mettre en sourdine son combat contre toutes les discriminations. Progression d’un « racisme ordinaire » cristallisé autour de la peur de l’autre, multiplication des actes racistes, même si de moins en moins de Français se déclarent ouvertement racistes, prolifération des thèses complotistes, racistes et extrémistes sur les réseaux sociaux, développement des discours de haine, mise en cause de la laïcité… Trop de feux virent au rouge.

Dans ces combats, constate Fabielle Angel, « les associations ont un rôle important à jouer parce qu’elles constituent des corps intermédiaires qui créent du lien, rapprochent les populations et diffusent les valeurs de partage, de justice et de vivre-ensemble indispensables à notre société ».

Actions dans les écoles et clubs sportifs, accompagnement juridique, soirées cinéma… – La pandémie a frappé les actions de la LICRA Bas-Rhin en 2020 et particulièrement celles menées par le pôle éducatif supervisé par Bernard Longchamp. Impossible de se rendre dans les écoles primaires ou les établissements supérieurs, mais quelques interventions ont pu avoir lieu dans les collèges (337 élèves concernés) et d’autres dans les lycées et les CEFA (48 élèves concernés).

Il a fallu s’adapter aux restrictions et allégements successifs, saisir les occasions comme lorsqu’en juillet, la LICRA a accompagné des jeunes en grande difficulté lors d’une bouleversante visite du Struthof. « Eux qui sont souvent, très souvent dévalorisés, ont senti ce jour-là que la ‘différence’ n’était pas la bienvenue », a écrit un de leurs éducateurs du centre éducatif fermé de Ham dans une lettre de remerciement à l’équipe qui les a encadrés.

Autre axe important : l’accompagnement juridique apporté par Françoise Faller et Eric Fuchsmann aux victimes de discriminations. 18 demandes ont été traitées en 2020, ce qui représente un chiffre en augmentation, constate Fabielle Angel, qui travaille avec l’équipe dédiée afin de toujours améliorer cette assistance. Au rang des atouts : une très bonne collaboration avec le procureur adjoint en charge de ces questions, Alexandre Chevrier, la perspective d’échanges avec les autres sections, une formation au national et une future coopération avec la Défenseure des droits.

L’action culturelle est elle aussi essentielle. – Une dizaine de films suivis de débats ont été programmés à l’Odyssée, dans le cadre des « Ecrans de la fraternité », avec à l’affiche des titres comme « Hannah Arendt » de Margarethe Von Trotta, « Numéro 387 » de Madeleine Leroyer en partenariat avec « SOS Méditerranée », « Blackkklansman » de Spike Lee etc.

Lectures publiques et partenariats avec des salles comme « Le Maillon » n’ont pu être organisés en 2020, mais les bénévoles, services civiques et stagiaires de la LICRA ont d’ores et déjà lu et résumé une sélection d’une dizaine de livres jeunesse qui seront présentés dans les médiathèques et les centres culturels en 2021.

Sans compter les actions dans les clubs sportifs, illustrées notamment par une intervention auprès de 20 enfants de 6 à 10 ans lors du stage Futsal organisé au FC Cronenbourg en octobre.

Au revoir en saveurs et en musique – Sans oublier non plus le partenariat de longue durée entamé avec Stéphanie Trouillard, journaliste et auteure de la bande dessinée « Si je reviens un jour, les lettres oubliées de Louise Pikovsky », adolescente juive assassinée à Auschwitz en 1943.

La liste n’est pas exhaustive. On pourrait aussi évoquer les débats avec les candidats aux élections municipales de l’automne dernier, le webinaire que prépare la cellule Europe de la LICRA national autour de la haine en ligne…

La cause est juste et la LICRA entend la défendre contre vents et tempêtes, dans un esprit d’ouverture concrétisé lors de cette AG par un buffet commandé à l’association « Le Stamtish » qui accompagne des personnes issues de l’immigration dans leur projet d’avenir lié à la restauration. Ce soir-là, Fatima venue de Syrie a régalé l’assistance de falafels, moutabal et baklava, dans une joyeuse ambiance animée par les talentueux Abdi Riber et Christian Ott au chant et à la guitare.

Des retrouvailles, des vraies. Un bel élan avant l’été et une rentrée 2021 d’ores et déjà bien remplie.

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