Une « ambassade » écossaise à Berlin

Nicola Sturgeon, la « First Minister » du gouvernement écossais, a annoncé l’ouverture d’une « ambassade » écossaise à Berlin. Les conséquences d’un « Brexit » prennent corps…

Le parlement écossais - bientôt dans une nouvelle capitale européenne ? Foto: gren / Wikimedia Commons / PD

(KL) – L’histoire de la Grande Bretagne est une histoire d’invasions, de tentatives de désunir la Grande Bretagne et cela ne date pas d’hier. Mais là où ils ont tous échoué, les Romains, les Saxons, les Normans – Theresa May risque d’y arriver. L’Ecosse a déjà annoncé un deuxième référendum sur son indépendance de la Grande Bretagne si celle-ci ne lui accordait pas des pleins pouvoirs pour rester dans l’Union et de négocier ce que l’Ecosse voudra négocier avec l’UE et on a du mal à s’imaginer une partie de la Grande Bretagne DANS et une partie de la Grande Bretagne EN DEHORS de l’Union. Pour marquer sa détermination, Nicola Sturgeon a également annoncé l’ouverture d’un « bureau du gouvernement écossais » à Berlin en évitant soigneusement le terme « ambassade »…

Revenons un peu les nombreuses tentatives historiques de désunir la Grande Bretagne. Déjà en l’an 55 Avant JC, les Romains arrivaient en Grande Bretagne, pour partir et revenir pendant trois siècles. Ils y implantèrent pas mal de choses, mais ils ne réussissaient pas à casser l’unité des peuples britanniques. Au 5e et 6e siècle, c’était au tour des Saxons et des Anglons (une tribu de la région entre le nord de l’Allemagne et le sud du Danemark) qui tentaient de s’implanter en Grande Bretagne. Mais ils n’arrivèrent pas non plus à casser l’unité britannique – au contraire. Face à la menace anglo-saxonne, les différents peuples britanniques s’unissaient davantage, pour combattre un ennemi commun.

Du 8e au 11e siècle, les Vikings découvraient la Grande Bretagne en multipliant les invasions – avec le même résultat : l’unité britannique s’en trouvait soudée, l’identité britannique se dessinait de plus en plus. Après les Vikings, les Normans arrivaient dans le sud de la Grande Bretagne. Ensuite, c’était le tour aux Français (Louis VIII.) et aux Ecossais (Alexandre II). Français et Ecossais continuaient à tour de rôle à envahir la Grande Bretagne et ce, jusqu’à la fin du 17e siècle.

Mais personne n’a jamais réussi à casser cette unité et identité britannique – il fallait que David Cameron, Nigel Farage et Theresa May organisent le « Brexit » pour que le Royaume Uni se désintègre. Car le deuxième référendum sur l’indépendance écossaise qui se prépare maintenant, mettrait un terme à l’unité du royaume – sur la grande île britannique, on pourrait retrouver un (deux) pays non-membre de l’Union Européenne (l’Angleterre et Pays de Galles) et au moins un autre pays membre de l’Union Européenne (l’Ecosse). La Grande Bretagne n’existerait plus à ce moment-là et ce ne seront donc pas les innombrables batailles contre des guerriers sauvages venus de l’Europe entière qui aura eu raison de la cohésion britannique, mais une poignée de politiques aux ambitions démesurées.

Et chaque semaine, l’aberration de ce « Brexit » apparaît de plus en plus clairement – il serait vraiment temps de s’en rendre compte – le « Brexit » n’apportera rien à personne. Qu’ils restent donc dans l’Union Européenne…

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