Une attitude très démocratique

Les social-démocrates espagnols ont essuyé une lourde défaite lors des élections régionales. En réaction, le ministre-président Pedro Sanchez dissout le parlement et appelle à des élections législatives anticipées.

Pedro Sanchez – un démocrate qui agit dans l'intérêt des Espagnol. Exemplaire. Foto: Ministry of the Presidency / Government of Spain / Wikimedia Commons / CC0 1.0

(KL) – Une belle leçon de démocratie est donnée par le ministre-président espagnol Pedro Sanchez. Au lieu d’ignorer la volonté du peuple, au lieu de s’agripper, coûte que coûte, à son poste, il a réagi à la défaite des social-démocrates lors des élections régionales en dissolvant le parlement et en anticipant les élections législatives prévues en fin d’année, au 23 juillet prochain. A un moment où il est courant que les dirigeants ignorent la volonté du peuple, cette démarche est hautement démocratique.

L’Espagne, comme d’autres pays, vire de plus en plus à droite. Ainsi, lors des élections régionales dimanche dernier, les social-démocrates du PSOE n’ont obtenu que 28% des votes dans les 8100 communes du pays, tandis que l’opposition conservatrice du PP d’Alberto Núñez Feijóo enregistre 31,5% des votes. Au niveau des 12 régions du pays, le PSOE a perdu 6 des 10 régions auparavant dirigées par les social-démocrates et ce résultat affaiblit encore davantage le gouvernement minoritaire de Pedro Sanchez à Madrid.

Assumer une défaite politique en donnant la possibilité aux électeurs d’opérer une alternance, cela force le respect. Visiblement et contrairement à d’autres dirigeants dans d’autres pays, Pedro Sanchez met l’intérêt de son pays au-dessus de ses ambitions personnelles – pendant que d’autres leaders violent les principes de la démocratie en imposant leur politique contre la volonté exprimée de la population.

La dissolution du parlement madrilène ouvre une voie aux conservateurs et également à l’extrême-droite Vox. Toujours est-il que l’alternance fait partie du jeu démocratique, du moins dans les pays où la démocratie est encore respectée. Si la majorité des Espagnols souhaite un gouvernement droite-extrême-droite, il lui appartient de faire ce choix. Ne pas empêcher la population d’exprimer ce souhait aux urnes, cela s’appelle la démocratie – un tout autre concept que le néolibéralisme qui consiste à sacrifier les classes moyennes et pauvres pour le bénéfice des plus riches.

Il y a de fortes chances à ce que Pedro Sanchez ne soit plus le chef du gouvernement espagnol après le 23 juillet. Mais une chose est certaine – la démocratie espagnole en sera renforcée. Respecter le peuple, même si cela coûte un poste politique, c’est démocratique et honorifique. Une belle leçon pour les politiques qui vendraient leur grand-mère pour pouvoir garder leur poste et leurs petits privilèges. Chapeau, Monsieur Sanchez !

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