Une bande de bras cassés…

Lorsque l’on regarde certains des élus de l’extrême-droite, on se demande comment des personnages aussi fantasques aient pu être élus.

Le NSDAP avait aussi commencé petit avant d'arriver en 1936 au congrès de Nuremberg... Foto: Bundesarchiv, Bild 183-1982-1130-502 / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(KL) – Voilà, l’extrême-droite entre au parlement allemand. Avec 94 députés, moins une, car la co-présidente Frauke Petry a claqué la porte au groupe parlementaire de l’AfD lundi. Les 93 restants présentent des CV les plus variés et en partie, inquiétants. Voici quelques exemples des « représentants du peuple allemands ».

La tête de liste nationale de l’AfD, Alice Weidel, représente à elle toute seule toute l’énigme de ce parti extrémiste. Lesbienne et en couple avec une réalisatrice sri-lankaise, la candidate se bat contre le mariage pour tous et contre l’immigration. Si son parti devait être au pouvoir, sa propre politique changerait énormément son mode de vie – est-ce que Weidel ne se serait pas tout simplement trompé de parti ?

Après, il y a toute la clique ayant signé la « Résolution d’Erfurt », le manifeste du courant « droit » de l’AfD (si, si, à droite de l’extrême-droite, il y a encore de la place pour des personnes dérangées…) comme le jeunot Markus Frohnmaier (26 ans), Sebastian Münzenmaier (28 ans), un hooligan de football qui fait actuellement l’objet d’une procédure juridique suite à une bagarre violente entre des « supporteurs » de football, ou encore Enrico Komning (49) qui voudrait libéraliser la loi sur le port d’armes en suivant l’exemple américain.

Vient ensuite le groupe des jeunes porteurs d’espoir, conduit par le candidat Alexander Gauland (76), et ses copains dynamiques comme Wilhelm von Gottberg (77) qui lui, se sent particulièrement dérangé par le fait que l’on puisse encore commémorer le génocide du peuple juif commis par les nazis. En tant que député, le jeune homme veut s’engager pour mettre un terme au « culte de la culpabilité ». Et n’oublions pas Detlev Spangenberg (73), ancien collaborateur de la « Stasi », la police secrète de la RDA qui s’était auparavant engagé dans le groupuscule ultra-nationaliste « Union pour le travail, la famille et la patrie ».

Les femmes sont également représentées au sein du groupe parlementaire de l’AfD. Même si l’AfD devra composer sans Frauke Petry (incroyable que Petry ait été jugée par son parti comme « trop libérale »…), il reste des femmes comme Beatrix von Storch, eurodéputée AfD et qui s’est distinguée en demandant à ce que les garde-frontières allemands tirent à vue sur des réfugiés qui tenteraient de franchir la frontière allemande – « les femmes et enfants y compris, bien sûr ». Et on peut également citer Franziska Gminder (72), l’épouse d’un manager dans l’industrie de l’armement.

La lecture de la liste des nouveaux députés AfD montre que ces gens représentent tout ce qui ternit l’image allemande au niveau international. Si la plupart des députés AfD sont inconnus du grand public, ils défendent tous ensemble une Allemagne révisionniste, xénophobe et autocentrée. Lorsque l’on se souvient des débuts parlementaires du NSDAP, on est en droit de s’inquiéter. Et il ne faudra pas seulement combattre les élus de l’AfD, mais pendant les 4 années de mandat du nouveau Bundestag, il conviendra surtout et avant tout de récupérer les 6 millions d’Allemands qui ont estimé que des idées d’avant-hier puissent conduire l’Allemagne vers un avenir brillant. Ils se sont tout simplement trompés.

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