Une boule à multiples facettes

Une famille strasbourgeoise accueille et participe au développement d’un robot ludo-éducatif.

Hanna et Leka, une affaire qui roule ! Foto : Nagib Louahem

(Jean-Marc Claus) – Leka, cela peut faire penser aux meubles et autres articles à usage domestique, d’une célèbre enseigne scandinave, mais non. Il s’agit là d’une toute autre chose. Dès la naissance de leur fille Hanna âgée aujourd’hui de sept ans, Hassiba et Nagib Louahem se sont mobilisés pour lutter activement contre le risque d’hypotonie musculaire et de retard mental découlant de son handicap (Trisomie 21). Elle, déléguée médicale et lui infirmier en psychiatrie, n’ont jamais acheté un jouet sans valider son utilité pour leur fille. Ils se sont formés, ont eu recours à de nombreux autres professionnels de la santé. Leurs efforts étaient récompensés par les progrès d’Hanna, puis un jour est arrivé Leka.

Pouvez-vous relater cette rencontre ?

Nagib Louahem :Nous avons fait la rencontre de Leka en regardant une conférence Ted X. Ladislas de Toldi, le créateur de Leka, est entré sur scène avec Leka qui roulait derrière lui. À ce moment-là, mon épouse et moi avons tout de suite imaginé l’utilité que pourrait avoir ce robot pour notre fille. Nous avons écrit à Ladislas le soir même, et le lendemain il nous répondait. C’est comme ça que cette magnifique aventure a débuté.

Vous êtes donc devenus tous trois «testeurs Alpha», alors comment Hanna a-t-elle réagi ?

NL : Effectivement, en 2017, nous avons eu la chance d’intégrer le programme Alpha de Leka. Ce programme a permis à Hanna de progresser sur deux plans principaux. Le premier, c’est au niveau de la fonction motrice, et notamment au niveau de son hypotonie musculaire. Leka a permis à Hanna de se déplacer dans l’espace pour aller le chercher, jouer à cache-cache, le porter, ou même le poursuivre. Le second plan se situe au niveau cognitif. En effet, Leka a permis à Hanna d’apprendre plein de choses, et ce, de manière ludique. Les couleurs, les sons, et ce que nous nous nommons les « curriculums ». De manière plus générale, Leka a développé chez Hanna une véritable appétence aux apprentissages à travers le jeu.

En quoi Leka est-il un instrument plus performant que d’autres méthodes?

NL : Le handicap a longtemps été un laissé pour compte de la révolution technologique que nous vivons ces 20 dernières années. Leka est arrivé avec cette ambition de combler ce manque et de permettre avec des techniques modernes, d’accompagner les enfants exceptionnels. Pour nous, ce robot a été le tiers à la relation qui nous a permis avec Hanna de nous fixer des objectifs et de tenter de les atteindre. L’application qui accompagne le robot, permet à chaque enfant d’évoluer à son rythme, de manière harmonieuse, sans avoir le sentiment d’être en échec.

Pourtant, la start-up a failli mettre la clef sous la porte, alors quel était votre état d’esprit à ce moment là ?

NL : À ce moment-là, nous étions convaincus et conscients de l’utilité de Leka, ainsi que de son importance dans l’accompagnement des enfants porteurs de handicap. Soutenir ce projet a toujours été pour nous une évidence. Je fais d’ailleurs partie du club expert qui travaille au développement de l’application Leka.

Avec l’engagement d’APF France Handicap, le projet est non seulement sauvé, mais encore ?

NL : L’arrivée de l’APF France Handicap a permis au projet de trouver un nouvel élan. L’engagement de cet acteur majeur et incontournable du handicap en France, a été vécu, là aussi, comme une évidence. Et là où l’histoire est belle, c’est que Leka est assemblé dans une usine APF à Illkirch, près de Strasbourg, par des adultes porteurs de handicap.

Pouvez-vous conclure par une anecdote, relative à la relation qui s’est développée entre Anna et Leka?

NL : Pendant le programme alpha, Leka est devenu un petit copain robot avec qui Anna pouvait jouer à la maison tout en apprenant plein de choses. Un jour, Hanna a demandé si elle pouvait présenter Leka à ses copains du jardin d’enfant. J’ai donc amené Leka pour une petite séance collective, où les enfants ont pu appendre en jouant, puis on a fini par une danse collective avec Leka. Nous avons senti après cette séance et le reste de l’année, que cela avait eu un effet inclusif pour Hanna, au sein du jardin d’enfant et avec les autres enfants. Hanna était la copine de Leka, et tout le monde adorait Hanna et Leka.

Merci beaucoup d’avoir répondu à nos questions. Nous allons suivre avec vous cette aventure humaine et technologique.

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