Une date à retenir…

Aujourd'hui, lundi 24 janvier 2022, le gouvernement français instaure le « pass vaccinal ». Un document sans valeur médicale, car il ne donne aucune information sur le statut d'infection du détenteur.

Désormais, contrôle d'identité par des collaborateurs de la SNCF... mais où va la France ? Foto: Tiraden / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – Voilà, ça y est. Ce 24 janvier 2022 marque le jour où la France adopte un système autoritaire, avec un instrument déguisé en « mesure sanitaire », mais qui n’est autre qu’un instrument de surveillance numérique de la population. Le pays des Droits de l’Homme, le pays de la lumière, le pays que le monde entier enviait pour sa liberté et son savoir-vivre, se positionne contre la résolution 2361 du Conseil d’Europe contre l’obligation vaccinale et les discriminations qui vont avec (à un moment où la France préside l’Union Européenne, ce n’est pas exactement élégant d’ignorer une résolution européenne votée aussi par la France) et se transforme de plus en plus en un état de surveillance. En avril, les Français auront probablement la dernière chance de stopper cette évolution vers un « totalitarisme numérique » qui se dessine de plus en plus.

Dans la résolution 2361, les états signataires s’engagent à ce que « personne ne soit victime de discrimination pour ne pas avoir été vacciné, en raison de risques potentiels pour la santé ou pour ne pas vouloir se faire vacciner ». Le « pass vaccinal », lui, représente clairement une discrimination de toute personne non-vaccinée, en excluant ces personnes de toute participation à la vie de société. Ainsi, le gouvernement français transgresse une résolution européenne qu’elle a elle-même votée, et ce comportement est le même qu’on critique ailleurs. Comment peut-on critiquer d’autres états européens pour le non-respect des règles européennes, leur reprochant de ne respecter que les règles qui leurs conviennent, tout en agissant exactement de la même manière ?

Si le « pass vaccinal » présentait au moins des avantages sanitaires… mais ce n’est pas le cas. Une personne peut parfaitement montrer un « pass vaccinal » en bonne est due forme, tout en étant porteuse du virus et en le diffusant. C’est d’ailleurs ce qu’il se passe depuis l’introduction du « pass sanitaire » – des gens vaccinés participent involontairement à la diffusion du virus. Le « pass vaccinal » ne donne donc aucune information sur l’état infectieux de son détenteur et ainsi, on est en droit de se poser la question à quoi il sert, en dehors d’un contrôle complet de la population.

Dans la démarche du gouvernement, il manque la logique et il ne faut pas s’étonner qu’un nombre croissant de personnes se pose des questions quant à ce « pass vaccinal ». D’un côté, on annonce l’abolition des mesures sanitaires (en adaptant les différentes étapes non pas à l’évolution pandémique, mais au calendrier électoral), on parle de la sortie et même de la fin de la pandémie (à un moment où l’incidence se situe à 3200 au niveau national…) et par ailleurs, on instaure un instrument de répression qui n’a pas grande chose à voir avec une « mesure sanitaire ». Mais si nous sommes sur le point de sortir de cette pandémie, pourquoi instaurer un instrument hautement répressif, contraire aux résolutions des institutions européennes et surtout, sans efficacité concernant la propagation du virus ?

Le « pass vaccinal », mesure que le gouvernement considère donc comme « non-discriminatoire », interdit désormais à toute personne sans schéma vaccinal complet d’accéder aux : restaurants, bars et cafés, y compris les terrasses (hors restauration collective), transports de longue distance (TGV, Intercités, trains de nuit, vols domestiques et cars inter-régionaux). Par contre, et ça, c’est certainement la bonne nouvelle, ce « pass vaccinal » n’est pas exigé dans les transports en commun (car visiblement, le virus évite de traîner parmi les travailleurs qui empruntent ces moyens de transport). Idem pour les campings, hôtels et centres de vacances et hôtels qui disposent d’un restaurant, d’un bar, d’une piscine ou d’une salle de spectacle (donc, environ toutes ces structures). Le « pass vaccinal » est aussi demandé dans la plupart des installations sportives, les stations de ski, les musées, les cinémas, les lieux culturels et dans pas mal d’autres endroits. Exclure une assez grande frange de la population de cette vie de société, ne constitue donc pas de discrimination pour le gouvernement français.

La division de la société française opérée par ce gouvernement, aura des conséquences graves. Et là, il n’est pas du tout question de la vaccination, mais du « pass vaccinal ». On peut parfaitement être « pro-vaxx » et être contre cet instrument de surveillance de la population qui nous est « vendu » comme un élément-clé dans la lutte contre une pandémie dont le gouvernement a déjà décrété la sortie. Comment peut-on s’étonner que de très nombreux Français, y compris parmi ceux qui sont dûment vaccinés, posent des questions concernant ce « pass vaccinal » ?

Aux Français de choisir au mois d’avril – soit, ils donnent un deuxième mandat au président sortant pour qu’il puisse peaufiner ce « totalitarisme numérique », soit ils stoppent cette évolution qui a déjà transformé la France en un état méconnaissable. Aujourd’hui, le 24 janvier 2022, n’est pas un jour de joie…

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