Une éruption volcanique imminente en Islande ?

L’Islande sera-t-elle en proie à une éruption dans le Sud-Ouest du territoire ? Bien que les signes soient inquiétants, les vulcanologues ne peuvent se positionner.

C’est dans ce paysage presque lunaire que se situe le Mont Keilir, dont la forme conique laisse peu de doutes quant à l’activité volcanique de la région. Foto: Soffia Snæland / Wikimédia Commons / CC-BY 2.0

(Anouchka Braig) – L’Islande est actuellement en état d’alerte ! Le pays européen à l’activité volcanique la plus intense, risque d’un moment à l’autre, de connaître une éruption volcanique.

L’Islande subit en moyenne 500 tremblements de terre par semaine, dont la majorité n’est pas perceptible par l’homme. Cette activité est due à sa situation géographique, sur la faille entre les plaques tectoniques eurasienne et américaine. Cette position est aussi favorable à d’intenses activités volcaniques et paravolcaniques.

Mais le 24 février dernier, un séisme de magnitude 5,7 sur l’échelle de Richter, a secoué toute la zone Sud-Ouest du pays, à proximité de la capitale. Depuis, l’île est en proie de multiples secousses, laissant penser qu’une nouvelle éruption volcanique pourrait avoir lieu à tout moment. Après ce tremblement de terre, plus de 35.000 secousses ont été enregistrées dans la péninsule de Reykjanes, la Reykjanesskagi, région non loin de la capitale Reykjavik, et où se trouve l’aéroport Keflavík. C’est dans cette zone que se situe le Krýsuvík, un des nombreux systèmes volcaniques du pays.

Le Mont Keilir, volcan surveillé de près ces dernières semaines, culmine à 378 m. Son nom tire son origine du mot féminin islandais « keila », qui signifie « cône », parfaitement représentatif de sa forme volcanique typique.

La Reykjanesskagi n’a pas connu d’éruption depuis les années 1100, il y a donc environ 900 ans, et entre en moyenne en éruption… tous les 800 ans ! C’est la principale raison de l’état d’alerte du pays face aux récentes secousses, sans compter le manque de connaissance de l’activité volcanique de la région.

L’Islande, en sa qualité de terre volcanique vaste et active, dispose de nos jours, d’un formidable réseau de surveillance. En octobre 2012, la veille numérique existant depuis 1991, s’est vue augmentée d’un projet nommé « FutureVolc », qui a contribué à améliorer la capacité technique, la compréhension  et la prévention des éruptions volcaniques.

Malgré cela, les connaissances sur la Reykjanesskagi sont limitées, car l’activité volcanique de la région a été jusqu’ici assez peu étudiée. Les signes précurseurs d’une éruption n’ayant jamais été mesurés, les scientifiques et chercheurs islandais se questionnent encore face à ces très nombreuses secousses. Historiquement, ce système volcanique est resté actif durant trois siècles, pendant lesquels de nombreuses éruptions ont eu lieu.

Il semble néanmoins admis que le Mont Keilir soit un volcan de type effusif. Son éruption consisterait donc en des coulées de lave, et non en explosions avec un panache de gaz et de cendres, comme ce fut le cas lors de l’éruption du célèbre Eyjafjallajökull, de mars à octobre 2010. Le trafic aérien européen avait alors était perturbé pendant plusieurs semaines, comme jamais auparavant en temps de paix.

Si le Mont Keilir devait entrer en éruption, celle-ci ne devrait pas avoir de répercutions sur le trafic aérien européen. La Reykjanesskagi étant une zone inhabitée, les conséquences seraient également limitées en Islande.

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