Une extrême-droite décomplexée à Dresde

Dresde, la ville jumelée à la ville de Strasbourg, était le théâtre d’une festivité par comme les autres hier. Au lieu de célébrer la fête nationale, les « Pegida » & Cie. ont montré le visage moche de l’Allemagne.

La "Pegida" a essayé de transformer la fête nationale en fête nationaliste à Dresde. Foto: blu-bews.org / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 2.0

(KL) – Quelle idée aussi d’organiser les festivités pour la fête nationale allemande dans le fief de l’extrême-droite xénophobe, la ville de Dresde ! Ce qui s’est passé hier dans la métropole sur les bords du fleuve Elbe, a été une honte pour toute l’Allemagne. Au lieu de célébrer l’unité allemande, la pègre néo-nationaliste a profité pour s’en prendre aux responsables politiques, aux étrangers qui avaient la mauvaise idée de passer par là et aux journalistes. Avec une diction qui est celle des nazis au début des années 30 du siècle dernier.

Le président Joachim Gauck, la chancelière Angela Merkel et le président du Bundestag Norbert Lammert ont du savoir ce qui les attendait à Dresde – l’accueil fut « chaleureux ». « Traitres du peuple », criait la foule des citoyens bien-pensants qui se sentent menacés par les 0,1 % d’étrangers qui vivent en Saxe, « cassez-vous » et « Merkel doit disparaître ». Un homme de couleur qui passait par là, était accueilli par des cris « renvoyez-le, renvoyez-le », le tout dans une ambiance qui laissait craindre le pire.

Pour les journalistes, la foule aux attitudes néo-nazies avait également réservé un accueil qui cadrait avec cette ambiance néo-fasciste. « Quand on aura gagné, vous pourrez faire comme Thomas Mann », lançait la foule aux représentants des médias, faisant allusion au grand écrivain allemand qui devait fuir les nazis avant le début de la IIe Guerre Mondiale.

Hormis la question pourquoi il fallait organiser ces festivités dans le fief de l’extrême-droite allemande, force est de constater qu’une partie de l’Allemagne semble retomber dans les mêmes idées que les nazis prônaient pendant les années 30 du siècle dernier. Les slogans, toutefois, sont nouveaux – pendant plusieurs décennies, il était impensable d’afficher une telle attitude publiquement.

Le 3 octobre, à Dresde, l’extrême-droite allemande a montré le visage moche de l’Allemagne, ce visage qui fait encore peur de nos jours aux partenaires européens. Et pour cause. Cette extrême-droite qui s’est montré à Dresde, ce n’est pas une extrême-droite nationaliste comme on la connaît dans d’autres pays européens, mais il s’agit d’une extrême-droite qui défend ouvertement des idées et une attitude néo-nazie. Il est grand temps de cesser d’accepter ces attitudes sous le couvert de la « liberté d’expression » – le racisme n’est pas une opinion, mais un délit qui devrait être poursuivi avec toute la force de la loi.

Et en 2017, il serait peut-être mieux de célébrer la fête nationale ailleurs qu’en Saxe… plus jamais ça !

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