Une proposition inhumaine de la CSU bavaroise
Le chef du groupe CSU Alexander Dobrindt veut renvoyer des réfugiés ukrainiens au pays, à moins qu'ils se mettent à travailler en Allemagne. Incroyable.

(KL) – Depuis l’invasion russe en Ukraine, l’Allemagne a accueilli plus de 1,16 millions de réfugiés ukrainiens sur son territoire. Contrairement à d’autres réfugiés, les Ukrainiens obtiennent immédiatement un permis de séjour et de travail, perçoivent le « Bürgergeld » (l’aide sociale, au même titre que des Allemand nécessiteux) et ne doivent pas passer par une procédure d’asile. Parmi ces réfugiés, on dénombre environ 200.000 hommes ayant quitté leur pays pour ne pas mourir au front. Le chef du groupe de la CSU bavaroise (dont le « C » veut cyniquement dire « chrétien »…), Alexander Dobrindt, veut maintenant renvoyer les hommes ukrainiens qui ne travaillent pas au pays.
Il n’y a pas mal de raisons qui peuvent empêcher un Ukrainien de travailler en Allemagne. D’abord, il y a le problème linguistique et tout le monde n’arrive pas facilement à apprendre la langue de Goethe. Ensuite, beaucoup des réfugiés sont traumatisés et ont du mal à adopter un rythme de travail normal. D’autres ont des compétences qui ne sont pas demandées en Allemagne ou qui sont tellement spécialisées que la barrière linguistique empêche la prise d’un poste. La reconnaissance de diplômes ukrainiens pose également problème. Encore d’autres, c’est clair, bénéficient des aides généreuses de l’Allemagne.
Visiblement, la CSU veut se positionner avec sa xénophobie à droite de l’AfD, mais poursuivre des buts partisans sur le dos des réfugiés, est cynique et franchement écœurant. On peut critiquer Zelenskij et Poutine à volonté, mais s’en prendre à ceux qui tentent de sauver leurs vies, c’est tout simplement minable. La proposition d’Alexandre Dobrindt fait penser à la pratique entre la Suisse et l’Allemagne pendant la IIe Guerre Mondiale – les Suisses organisaient carrément une « chasse » aux juifs et les juifs ainsi capturés, étaient renvoyés en Allemagne dans une mort certaine.
Qui ne comprend pas un Ukrainien qui ne veut pas être envoyé au front pour y être tué pour la gloire de son pays et surtout, de son président ? Il convient plutôt de questionner l’état mental de ceux qui s’engagent avec joie pour être envoyés au front. Tout le monde a compris qu’il ne s’agit pas de « défendre des valeurs » en Ukraine, de « sauver la démocratie », mais de soutenir un modèle d’affaires qui remplit les caisses des belligérants et des grandes entreprises multinationales. Déjà aujourd’hui, des contrats sont signés pour la reconstruction du pays, d’une valeur de plusieurs centaines de milliards d’euros et ceux qui en profiteront, sont les suspects habituels.
Ne pas vouloir participer à cette guerre n’est pas une honte, mais le bon sens. Les experts estiment que l’Ukraine n’a aucune chance de gagner cette guerre militairement et les combats le long du front, ne sont qu’une boucherie sans nom. Ceux qui ont réussi à fuir cette folie, ont droit à notre protection et ne peuvent, en aucun cas, être renvoyés dans cette guerre sanglante et sans issue.
En plus, la CSU bavaroise, se moque cyniquement des réfugiés accueillis en Allemagne. Car selon le ministre du travail fédéral, Hubertus Heil, 187.000 réfugiés ukrainiens (femmes et hommes) travaillent aujourd’hui en Allemagne, payent des impôts et s’intègrent le mieux possible.
Au lieu de s’en prendre aux maillons les plus faibles dans la chaîne de la guerre, les responsables politiques feraient mieux de tout mettre en œuvre pour trouver des voies diplomatiques pour terminer cette guerre. Mais il n’en est rien, il y a des contrats juteux à la clé, donc, tout le monde à l’est comme à l’ouest, fait tout pour que cette guerre dure encore longtemps et pour qu’il y ait encore d’autres escalades. Renvoyer les premières victimes de cette guerre dans la gueule du loup, est une proposition qui déshonore Alexander Dobrindt et son parti. Décidément, la politique allemande a également perdu le compas et la chasse aux votes de l’électorat d’extrême-droite, incite des personnes comme Alexander Dobrindt de perdre le bon sens.
La solution ne peut, en aucun cas, être de s’en prendre aux réfugiés, mais il faut mettre les belligérants sous pression. Mais dans la pratique, nous continuons à commercer avec la Russie qui perçoit des milliards occidentaux et nous continuons à verser des milliards à Zelenskij. De ces milliards profitent de nombreuses entreprises occidentales. Tant que l’occident joue le jeu de Poutine et de Zelenskij, il y aura de plus en plus de réfugiés. C’est logique. Et après, Monsieur Dobrindt proposera quoi ? De concentrer les réfugiés dans des camps ? 2024, une folie meurtrière a atteint les responsables politiques à l’est comme à l’ouest. C’est à leur niveau qu’il convient de chercher des solutions, mais on ne peut pas renvoyer des réfugiés dans la mort.
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