Une vague promesse de démocratie
Dans ses vœux aux Français, Emmanuel Macron a montré qu'il prévoit continuer comme avant. Sa promesse de « plus de démocratie » n'est qu'un leurre.

(KL) – Emmanuel Macron a au moins compris une chose – il faut faire semblant de réinstaurer un peu de la démocratie française, car le peuple gronde de manière de plus en plus audible. Mais ceux qui espéraient voir naître le RIC (Référendum d’Initiative Citoyenne), verront dans le meilleur des cas, un « RIP » (Référendum d’Initiative Présidentielle) et même cela reste floue – mais après tout, cette tromperie a déjà fonctionné dans le cadre des « Grands Débats » lancés par Macron en Janvier 2019 qui n’avaient donné aucun résultat. Sauf que les citoyens mécontents étaient occupés pendant quelques semaines.
Dans ses vœux, le président a annoncé vouloir « soumettre des questions aux Français », sans pour autant préciser s’il parlait de référendums, de consultations, d’une procédure claire permettant aux citoyens de s’impliquer dans le processus politique. Mais en vue de ce qui s’était passé en 2019, il s’agit probablement encore une fois d’un leurre présidentiel. En 2019, presque 2 millions de Français avaient participé à ces débats, plus de 16000 communes avaient ouvert des « cahiers de doléances », la France entière participait à ces « Grands Débats ». Des mois plus tard, Macron avait tenu une conférence où il avait sélectionné quatre des propositions faites par les Français, pour informer le pays « qu’il avait réfléchi et que c’est – non ». Comme pour le RIC ou le « vote blanc ». Finalement, ces « Grands Débats » n’avaient qu’un but – calmer les « Gilets Jaunes » et occuper la population et ce, dans l’espoir que pendant ce temps, les « actes » des « Gilets Jaunes » allaient cesser.
Ce que de nombreux médias applaudissaient hier après les vœux du président, à savoir un « mea culpa » pour la dissolution de l’Assemblée Nationale qui a déclenché la plus grande crise politique de la Ve République, était tout sauf un « mea culpa ». Si Macron concédait qu’il n’avait pas compté sur les conséquences de ses actes, la faute incombe clairement aux Français qui avaient l’impertinence de voter autrement que Macron avait prévu. Comme toujours, les fautifs sont les autres et le président va continuer comme avant.
Les vœux de stabilité et de responsabilité concernent tous les Français, à l’exception des « macronistes » – et le message est clair : soutenez mes équipes et on retrouvera de la stabilité. Ceux qui le font (tous les regards se tournent vers le PS et le RN-ex-FN…) seraient de bons Français et Républicains, les autres, ma foi…
Ce que Macron a omis d’expliquer, c’est comment il prévoit d’associer le peuple qu’il méprise tant, au processus démocratique. Rien de précis, et il s’agit donc d’une de ces promesses qui n’engagent que ceux qui y croient. Rien de nouveau à l’ouest, serait-on tenté de dire.
Mais puisque l’exercice des « Grands Débats » avait tellement bien marché, avec des millions de Français qui se sentaient concernés, Macron doit se dire que ça fonctionnera aussi une deuxième fois. Faire croire aux Français qu’ils soient impliqués dans des décisions politiques, c’est calmer le pays qui s’engagera encore une fois dans l’espoir de participer à la restauration (pour ne pas dire renaissance…) de la démocratie française. Mais il se pose la question si les Français se laisseront encore une fois induire en erreur par un président qui prouve depuis une demi-année que la démocratie n’est pas un concept qui lui est cher.
A la fin de ces vœux aux Français, il restait une seule déception – le pays aurait aimé entendre l’annonce de la démission du pire président de la Ve République. En attendant, il n’en sera rien.
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