Urgence climatique

Publié en février 2022, le dernier rapport du GIEC met en garde quant à la situation actuelle liée au réchauffement climatique. Retour sur un rapport alarmant.

Les citoyens demandent de l'action et pas de belles déclarations... Foto: Jeanne Menjoulet from Paris, France / Wikimedia Commons / CC-BY 2.0

(Anthony Branstett) – Depuis le 4 juillet 2022, un collectif d’étudiants, « Pour un réveil écologique », a entrepris une campagne d’affichage dans les transports en commun de Lyon. L’objectif ? Apporter plus de visibilité au dernier rapport alarmant du GIEC. Comment ? Un QR Code menant directement au dernier rapport du GIEC « à emporter », avec un burger à l’effigie de la planète. Une manière de faire culpabiliser lorsque l’on ressort du fast-food avec un burger à la main. Ce même collectif avait déjà réalisé cette campagne à Paris.

Le GIEC, Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’évolution du Climat, comporte 195 Etats membres. Il a pour but de publier des rapports scientifiques qui puissent permettent aux Etats de trouver des accords dans la lutte contre le réchauffement. Dans une première partie sont mises en avant les conséquences actuelles du réchauffement climatique : les ressources vitales telles que l’eau et la nourriture s’amoindrissent (l’Afrique, l’Asie et les petites îles sont les plus atteints actuellement), la santé mondiale se dégrade au point de connaitre une mortalité plus élevée ainsi que l’émergence de nouvelles maladies, jusqu’au développement du choléra. Les aires de répartition des espèces animales et végétales sont aussi victimes de ce fléau qu’est le réchauffement climatique. Ces conséquences sont irrémédiables. A l’heure actuelle, entre 3,3 et 3,6 milliards de personnes vivent dans des situations très vulnérables à cause du changement climatique. 1 milliard d’habitants côtiers seront menacés d’ici 2050. L’alimentation est touchée : la production alimentaire devient plus difficile, les aliments deviennent plus chers, et des populations en viennent même à souffrir de malnutrition.

« Un manque de volonté politique » est mis en avant, avec notamment le non-respect des engagements de Glasgow 2021 pris lors de la COP 26 par rapport au doublement des budgets pour la lutte contre le réchauffement climatique. Cependant, il est encore possible d’affaiblir les effets du réchauffement climatique, si les apports financiers étaient plus conséquents. Cela permettrait une réduction des émissions de CO2, d’améliorer la gestion de l’eau et de l’irrigation, ainsi que d’obtenir une adaptation plus efficace des cultures aux conditions climatiques grâce à l’agro-écologie et la préservation du milieu naturel. Il est donc nécessaire d’investir de l’argent pour permettre la mise en place de ces actions, ce qui n’a pas encore été fait. Si rien n’est fait pour lutter contre le réchauffement climatique, celui-ci risque fortement d’atteindre 2,7°C à la fin du siècle.

En résumé, 5 points importants de ce rapport : des effets de l’Homme sur l’environnement irrémédiables, une augmentation significative du niveau de la mer, des émissions de méthane qui s’intensifient, des puits de carbone n’étant plus en capacité face à l’émission planétaire de CO2 et un réchauffement climatique avoisinant les 1,5°C.

Pour illustrer le premier point, un exemple qui pourrait ne plus faire partie de notre écosystème : la disparation totale de la forêt amazonienne d’ici 2070. Concernant le deuxième point évoqué, dû au réchauffement climatique, les calottes glaciaires fondent, provoquant automatiquement une élévation du niveau de la mer. C’est simple à comprendre et pourtant, cette évolution met en danger une grande partie de la population mondiale. En effet, les villes côtières en seront les premières victimes, et pour ne rien ajouter, avec la combinaison des pluies torrentielles de plus en plus présentes à cause du phénomène de réchauffement climatique, des inondations exterminatrices se produisent, la province d’Aceh, en Indonésie, ayant déjà fait les frais en début 2022. De nos jours, 60% du méthane produit est le fruit de l’action humaine, mais le plus affolant est son taux d’augmentation depuis 1750 : il est de 156%. Le pire dans tout cela est qu’il réchauffe plus rapidement la planète que le CO2. Parmi les sources de méthane : les élevages de bétails, les fossiles, les déchets, et les décharges.

Les émissions de carbone sont actuellement supérieures aux capacités d’absorption des puits de carbone tels que les forêts et océans, phénomène renforcé par la disparition des forêts, comme la forêt amazonienne précédemment évoquée. Et le monde a une décennie d’avance par rapport à ce que mentionnait le précédent rapport du GIEC. Au lieu d’avoir effet en 2040, ce sera en 2030 que l’on subira la flambée de la température de 1,5°C. Pour enrayer ce phénomène, il faut mettre l’accent sur le développement durable du côté des instances gouvernementales. Ce n’est plus une solution, mais une obligation. Moins de 300 Gt de CO2 est l’objectif mondial à atteindre pour avoir une chance de rester en-dessous des 1,5°C. Des conséquences peuvent être actuellement ressenties : des sécheresses dont souffrent les agriculteurs, des risques accrus de famine notamment dans des endroits où l’accès à l’eau est difficile, et même des régions devenues inhabitables avec des canicules de plus en plus apparentes.

Des solutions à petite échelle sont applicables pour lutter contre le réchauffement climatique. Cela ne signifie en rien que ces actions n’auront que très peu d’effets, voire aucun. A contrario, si les plus de 7,8 milliards de personnes présentes sur la planète appliquaient ces solutions, l’effet de masse serait bénéfique. Minimiser sa consommation d’électricité : pour cela, prioriser des espaces intérieurs laissant passer la lumière, utiliser des bougies, et le plus courant, éteindre les lumières laissées allumées, notamment lors de déplacements. Inutile de consommer pour rien, l’heure est à l’économie. Installer un compost, celui-ci aura un effet double : créer du terreau, qui participe indirectement à la production d’arbres donc, à la création de puits de carbone, ainsi que réduire les déchets produits. Privilégier les transports écologiques pour tout déplacement : que ce soit à pied ou à vélo, ce qui est meilleur pour la santé, en utilisant les transports en commun, et surtout limiter tout voyage à l’international nécessitant de prendre un avion, leur empreinte carbone étant catastrophique. La mise en place de bacs recyclables pour papier, offrant une seconde vie aux feuilles utilisées, des déposes-vélos et la réduction du chauffage en été sont des solutions pour sensibiliser les entreprises.

Il est temps de se mettre sérieusement au travail, on a assez discuté…

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