Vacances : même les pauvres sont des êtres humains

Die Linke demande une «allocation vacances» de 500 € pour les plus démunis - car même les pauvres devraient avoir droit aux vacances.

Les vacances, ce n'est pas que pour les personnes aisées. Mais aussi pour les plus démunis. Foto: Athinaf / Wikimedia Commons / CC-BY 2.0

(WB) – La présidente des «Die Linke», Katja Kipping, a demandé une aide aux plus démunis leur permettant de partir en vacances. Elle a avancé le chiffre de 500 € car «je ne peux pas rester indifférente face au fait que cet été, trois millions d‘enfants [en Allemagne] ne pourront pas apprendre ce que sont des vacances».

La proposition de Kipping est simple – 500 € sous forme de bons d‘achats pour les bénéficiaires d‘aides sociales et ceux qui perçoivent une aide financière pour pouvoir régler leur loyer («Wohngeldempfänger»). Dans le calcul de Kipping, cette somme suffirait pour deux semaines dans une auberge de jeunesse – mais, comme il fallait s‘y attendre, sa proposition a déclenché une vague d‘indignation.

Dans la mentalité allemande, les vacances sont la finalité du travail pendant toute l‘année, où, comme le dit une publicité, «les plus belles semaines de l‘année» se méritent. Le fait que la vie au fond de la société constitue un travail de survie considérable, ne compte pas. Pas de travail, pas de vacances, pensent (et disent) les Allemands.

Si Kipping demande un «droit aux vacances», il faut savoir que 58% de la population défavorisée ne peuvent pas se permettre de partir en vacances, tout comme la moitié des monoparentaux – dans l‘ensemble, 20% des Allemands ne peuvent plus se payer des vacances. Pour éviter que ce soient les enfants qui en subissent les conséquences, Kipping demande aussi la création de places gratuites pour les enfants dans des colonies de vacances.

Dommage que les propositions de Kippling n‘aient aucune chance d‘aboutir. Ceux qui auront à en décider sont aussi ceux qui ne peuvent pas s‘imaginer de ne pas manger à sa faim ou de ne pas avoir de quoi pour se payer des vacances. Une fois de plus, ceux qui n‘ont pas de lobby, sont aussi ceux qui restent en rade. Et qui ne partiront pas en vacances.

Si le modèle économique allemand semble bien fonctionner, il ne faut se voiler la face – le prix pour cette relative stabilité sont trois millions d‘enfants qui sont déjà décrochés de la société. Est-ce qu‘un modèle qui maltraite son propre avenir, donc les enfants, est vraiment exemplaire ?

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