Valls : le retour ?

Manuel Valls tentera de revenir à l’Assemblée Nationale via l’Espagne. Que voilà une nouvelle aventure des plus palpitantes !

Quand copinage rime avec parachutage - est-ce que Manuel Valls comprendra un jour que les Français ne veulent plus de lui ? Foto: Eurojournalist(e) / CC-BY 2.0

(Jean-Marc Claus) – Après avoir démissionné de l’Assemblé Nationale en 2018 où il avait été élu en 2017, pour tenter sa chance à la Mairie de Barcelone où il n’obtint qu’un siège de conseiller en 2019 et dont il démissionna en 2021, l’ex-premier ministre français de 2014 à 2016 Manuel Valls s’était mis dans les starting blocks en vue de 2022, année de son possible retour sur la scène politique en France. L’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt, dit-on couramment, mais à force de courir après la gloriole, l’avant-dernier du premier tour de la Primaire Citoyenne de 2011 se lève peut-être trop tôt…

Les plus élémentaires principes de charité chrétienne interdisant d’accabler cette pauvre âme en quête de rédemption politique, nous cesserons céans de manier l’ironie pour parler de ce faux pénitent. Mais le bruit qui avait couru, est maintenant confirmé par moultes publications journalistiques : il va, cette fois-ci investi par LREM, briguer le siège de député de la cinquième circonscription des Français établis hors de France qui regroupe l’Espagne, le Portugal, Andorre et Monaco. Or, dans cette circonscription où les rapports de force sont très favorables à LREM, le poste est déjà occupé par le macroniste Stéphane Vojetta qui compte bien candidater à sa propre succession.

D’où plusieurs questions, dont celle générale du parachutage qui se pose dans toutes les formations politiques, mais aussi celle de l’enclenchement possible de la machine à perdre dans cette circonscription, en y laissant se présenter quelqu’un d’aussi peu consensuel que Manuel Valls. Enfin, peu consensuel, dans le sens de rassembler autour de sa personne, car en matière de rassembler contre lui-même, il n’a plus rien à prouver à qui que ce soit.

Pour le parachutage, que ce soit ici celui de Manuel Valls ou ailleurs d’autres candidats, là où ils ne sont ni originaires ni engagés sur le terrain, le principe général reste quand il s’agit d’une personnalité, de lui proposer une circonscription gagnable, comme on l’a vu en 2017 à Marseille ou Hénin-Beaumont. Cependant, même s’il est couramment rappelé que les député(e)s ne représentent pas leurs circonscriptions à l’Assemblée Nationale, mais le Peuple Français, il n’en demeure pas moins que des élus de terrain bien implantés dans leurs circonscriptions, peuvent également faire le job et peut-être encore mieux.

Quant au parachutage dans la cinquième circonscription des Français établis hors de France, de Manuel Valls avec le label LREM qui lui avait été refusé en 2017 dans l’Essonne, l’ascendance hispanique de l’ex-premier ministre français, pourrait peut-être lui conférer un certain avantage sur l’actuel député macroniste Stéphane Vojetta, originaire de Meurthe-et-Moselle, mais vu les résultats de son aventure barcelonnaise en 2019, rien n’est moins sûr. D’autant plus qu’éléments en sa faveur, Stéphane Vojetta expatrié il y a plus de vingt ans pour de raisons professionnelles, suppléant et successeur de Samantha Cazebonne, devenue sénatrice en 2021, est marié à une germano-espagnole et père de trois enfants bi-nationaux.

Alors, sans vouloir accabler plus encore Manuel Valls, ni prendre parti pour l’actuel député LREM dans cette circonscription, force est tout de même de constater que ce dernier y a sa place pour mener campagne et possiblement s’y voir réélu. Une affaire que nous suivrons via la presse espagnole et portugaise, avec un certain intérêt.

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