#Vamos A Salir : Nous allons (nous en) sortir

La société civile espagnole appelle à la concorde en vue de la reconstruction sociale du pays.

Comme le suggère le monument célébrant la solidarité à Cali (Colombie), la société civile espagnole se mobilise. Foto: Camiloeleazar / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(Jean-Marc Claus) – Fidèle à ses modes d’action, l’extrême droite instrumentalise la covid-crise pour tenter de déstabiliser la gouvernement espagnol. Ce qui se traduit, dans le haut du panier, par des bravades telles, durant le confinement, que le déplacement de Santiago Abascal et de son staff de Madrid à la Galice pour, en vue des élections de juillet, soutenir dans un meeting les candidats verts de VOX, c’est-à-dire bruns d’intox car en Espagne l’extrême-droite s’est rhabillée de vert. Ce qui se traduit, dans le bas du panier, par des quidams diffusant via WhatsApp un procès sommaire, à l’issue duquel un ancien militaire reconverti en chauffeur de taxi tire sur les effigies de Pedro Sánchez (PSOE), Irene Montero (Unidas Podemos), Pablo Iglesias (Unidas Podemos), Fernando Grande-Marlaska (Socialiste Indépendant) et Pablo Echenique (Unidas Podemos).

A l’exact opposé de ces sinistres personnages et de leurs actes irresponsables, près de soixante personnalités du monde de la culture, des universitaires, des journalistes et des syndicalistes, s’associent autour d’un mot d’ordre : #VamosASalir. Dans ce qui se traduit littéralement par : « Nous allons sortir » il est permis d’y entendre aussi « Nous allons nous en sortir » (Vamos a salir de esto), car il n’est en rien ici question de Spainxit ou de désignation de quelque bouc émissaire, mais de volonté de surmonter l’épreuve en faisant preuve de solidarité. Soutien des personnes touchées par la maladie et de leurs proches, reconnaissance du monde du travail, renforcement des services publics dont ceux de la santé, refus de la marchandisation des soins, autant de thématiques rassembleuses, très loin des propos vindicatifs tenus par l’extrême droite.

Verbatim : « La crise sanitaire et économique la plus intense que nous ayons connue en temps de paix ne peut être abordée par la dialectique de la guerre. Nous appelons les forces politiques, sociales et économiques à un grand pacte pour la reconstruction sociale de l’Espagne. Un engagement à renforcer nos services publics. Un pays, qui est le nôtre, et qui a besoin de travailler dans l’harmonie et de s’éloigner des tensions. »

Qui trouve-t-on parmi les signataires de cet appel ? Le cinéaste iconoclaste Pedro Almodovar, la journaliste Ana Prado de Vera dirigeant Público.es journal 100% numérique, le philosophe Daniel Innerarity auteur de « Deviner le futur ou le configurer », la pianiste internationale Rosa Torres-Pardo, le syndicaliste (UGT) Pepe Álvarez qui à la mi-mars appelait à protéger les entreprises fragilisées par la crise afin qu’elles ne tombent pas dans des mains opportunistes. Ceux-ci et bien d’autres encore dont les parcours, dans la société dite civile, méritent le respect. Tous, loin d’être des analphabètes politiques, se mobilisent afin de promouvoir une sortie de crise par le haut, c’est à dire à l’exact opposé de celles et ceux qui sollicitent les plus bas instincts de leurs concitoyens dans des buts exclusivement électoralistes et revanchards.

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste