Vers la renaissance d’une gauche européenne ?

En France et en Allemagne, la gauche est en train de changer. Les représentants d’une social-démocratie libérale sortent par la petite porte, mais est-ce que cette « nouvelle gauche » arrivera à se faire entendre ?

Est-ce que la gauche sera en mesure de s'unir au niveau européen pour augmenter ses chances ? Foto: Superbenjamin / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – C’est étrange, ce sont les populistes de l’extrême-droite, tous eurohostiles, qui montrent la voie à la gauche européenne qui, pour l’instant, n’existe pas. A la surprise générale, ce sont ces représentants de l’extrême-droite eurohostile qui jouent actuellement le mieux la carte européenne – à la gauche de suivre l’exemple et de donner un nouvel espoir aux adhérents des idées sociales, solidaires et humanistes.

C’était à Coblence en Allemagne que les eurohostiles avaient montré ensemble comment afficher une dynamique européenne – paradoxalement, les Frauke Petry, Marine Le Pen, Geert Wilders et Matteo Salvini ont affiché une solidarité européenne et hors frontière. La gauche, elle, se limite toujours à faire du nombrilisme national et la question se pose si les partis de gauche seront en mesure d’utiliser l’élan français et allemand, déclenché par les nouveaux candidats Benoît Hamon et Martin Schulz, pour donner également une dimension européenne à leur démarche.

Pour l’heure, les positions européennes des partis de gauche en Europe sont floues. Et, grande omission, les représentants des partis de gauche dans les pays européens ne cherchent pas à s’internationaliser. Pourtant, il suffirait de suivre l’exemple que donnent les populistes eurohostiles qui se soutiennent mutuellement dans leur sinistre démarche.

En l’espace de quelques jours, le paysage politique a changé en France et en Allemagne. En France, c’est Benoît Hamon qui a su gagner les élections primaires, en Allemagne, Martin Schulz a su s’imposer comme candidat contre Angela Merkel – et peu d’experts avaient prévu cette évolution. Mais qu’est-ce qu’il empêche maintenant les partis de gauche d’adopter de vraies positions européennes, de s’organiser au niveau européen et de proposer un projet politique transnational est basé sur les valeurs traditionnelle que la gauche a défendu jadis ?

En ce début de l’année électorale dans de nombreux pays européens, c’est le moment de lancer une « gauche européenne », une Europe que les 500 millions d’Européennes et Européens souhaitent, une Europe qui serait le contraire de ce que proposent les populistes de l’extrême-droite qui aimeraient transformer l’Europe en une sorte de « USA 2.0 ». Mais pour cela, il faut dialoguer, il faut oser, il faut développer une vision fédéraliste et humaniste de l’Europe.

Une nouvelle dynamique s’installe à gauche, autant en France qu’en Allemagne et cette dynamique est liée à l’émergence de candidats qui incarnent des positions de gauche et non pas seulement une social-démocratie libérale. C’est le moment de surpasser les vieux clivages qui existent entre les différents courants de la gauche, c’est le moment de se fédérer autour d’un projet européen, c’est le moment d’arrêter avec ce nombrilisme étriqué et nationaliste qui est propre aux partis de la gauche. L’Europe, il ne faut la laisser entre les mains de ceux qui voudraient l’abolir, c’est le moment de faire rêver les citoyens et citoyennes à nouveau. Après les élections, il sera trop tard…

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