Vers une Grande Coalition aux parfums européens

Le SPD de Martin Schulz se prépare à entrer une nouvelle fois dans une « Grande Coalition » CDU/CSU-SPD. Le prix qu’il demande est élevé – Schulz réclame les « Etats-Unis d’Europe ».

Martin Schulz (SPD) a retrouvé le sourire - et ça pourrait être une bonne chose pour l'Europe. Foto: SPÖ Presse und Kommunikation / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 2.0

(KL) – Lors du congrès du SPD à Berlin, Martin Schulz a réussi à faire le grand écart. Après son refus catégorique de réitérer une « Grande Coalition » avec la CDU/CSU, il est aujourd’hui favorable à de nouvelles négociations avec les conservateurs d’Angela Merkel, car la « Grande Coalition » est la dernière chance d’éviter des élections anticipées. Dans la constellation actuelle où Angela Merkel a besoin du SPD pour se maintenir au pouvoir, le SPD peut demander le prix fort en échange de son soutien pour la chancelière. Et le postulat principal du SPD semble être une nouvelle politique européenne. « Je veux un traité constitutionnel européen qui crée une Europe fédérale », a lancé Schulz aux délégués du congrès, invitant son parti à coopérer étroitement avec le président français Emmanuel Macron.

Dans son discours qui durait presque une heure, Martin Schulz s’est montré déterminé, dynamique et plein de projets. L’échec des négociations entre CDU/CSU, Verts et FDP (les libéraux avaient quitté les négociations au moment où un accord semblait être acquis), renforce la position du SPD qui, malgré son piètre résultat aux élections législatives du 24 septembre (20,8% des votes), peut peser très lourd sur cette nouvelle coalition ou coopération avec la CDU.

Contrairement aux négociations en vue d’une coalition entre CDU/CSU, Verts et FDP, cette fois, les partis se mettront d’accord, car leur survie politique en dépend. Après le 24 septembre, date à laquelle les deux partis au pouvoir ont perdu plus de 13% des votes, ni la CDU, ni le SPD n’ont intérêt à organiser des élections anticipatives qui risquent de se terminer sur un résultat encore plus mauvais que celui du 24 septembre. Donc, CDU et SPD ont une obligation de résultat, ce qui met Angela Merkel sous pression et permet à Martin Schulz de présenter maintenant son projet d’une « Europe fédérale ».

Si on peut se poser la question pourquoi Martin Schulz n’a pas tenu un tel discours européen pendant la campagne électorale, il faut probablement se consoler avec un « vaut mieux tard que jamais ». A Martin Schulz de devenir concret : « Je souhaite une convention qui doit rédiger un traité constitutionnel, qui implique aussi la société civile. Le résultat doit être présenté dans tous les états membres et ceux qui ne sont pas d’accord, quitteraient automatiquement l’UE. » Si cette approche n’est pas encore vraiment peaufinée, elle montre le chemin que l’Allemagne pourrait prendre si un nouveau gouvernement CDU/CSU-SPD devrait voir le jour.

Sur cette approche européenne, Martin Schulz risque d’obtenir le soutien d’Angela Merkel. Et qui sait, peut-être Emmanuel Macron et Martin Schulz réussiront à mettre en œuvre ces « Etats-Unis d’Europe ». Rêvons un peu, ça fait du bien…

1 Kommentar zu Vers une Grande Coalition aux parfums européens

  1. Yveline MOEGLEN // 8. Dezember 2017 um 11:50 // Antworten

    C’était une évidence que le SPD allait remettre le couvert !!
    SCHULZ est avant tout un « politique … », intelligent ….pragmatique !
    Il connait bien MERKEL !
    Sans une base qui lui a permis de se présenter aux élections, il aurait dès le départ négocié intelligemment avec MERKEL..
    Et ce nouveau gouvernement existerait depuis des semaines !
    Ouf… intelligence et pragmatisme restent à l’ordre du jour en Allemagne !

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