Viktor Orban organise l’extrême-droite européenne
En fondant le groupe « Patriotes pour l'Europe », le chef du gouvernement hongrois Viktor Orban organise l'extrême-droite européenne qui devient de plus en plus dangereuse.

(KL) – Les ultra-nationalistes européens s’organisent. Avec le groupe « Patriotes pour l’Europe », ils représentent maintenant déjà le troisième groupe politique au Parlement européen et on les entendra. Si certains observateurs avaient exprimé un doute quant à la capacité des partis très différents de s’unir, ils se sont trompés. Déjà la semaine prochaine au Parlement européen à Strasbourg, on verra ce groupe à l’œuvre.
Ce groupe « Patriotes pour l’Europe » sera composé du parti d’Orban « Fidesz », du FPÖ autrichien, de l’ANO de l’ancien ministre-président tchèque Andrej Babiš, du « Vlaams Belang » belge, du « Parti du peuple » danois, du « Vox » espagnol, du « Chega » portugais, du « Rassemblement national » français, du PVV néerlandais de Geert Wilders et d’autres partis ultra-nationalistes. Intéressant – ce groupe ne veut pas accueillir l’AfD allemande, jugée trop négative avec ses scandales d’espionnage et de corruption.
Le chef de file de ce nouveau groupe sera le Français Jordan Bardella, même si cela n’avait pas été discuté publiquement avant les élections en France, car l’attitude pro-russe de ce groupe, aurait pu empêcher les Français de voter pour le RN-ex-FN le 7 juin dernier.
Pour les autres parti auparavant organisés dans le groupe « Identité et Démocratie » (ID), comme les « Fratelli d’Italia » de Giorgia Meloni, la situation est embêtante, car en vu des nombreux partis ayant quitté les « ID », ce groupe risque de perdre son statut de groupe. Meloni, qui se voyait déjà à la tête des ultra-nationalistes européens, doit maintenant trouver une autre voie, car les « Patriotes pour l’Europe », bien qu’ils pourraient accueillir aussi le parti de Meloni, ne prévoient aucun rôle particulier pour la cheffe des post-fascistes italiens.
Qu’on le veuille ou pas, les ultra-nationalistes ont le vent en poupe, autant dans les états-membre de l’Union européenne que dans les institutions européennes. Les candidats et candidates pour les postes importants, comme dans la Commission européenne, ne passeront pas facilement dans un Parlement européen où les euro-sceptiques et euro-hostiles sont de plus en plus nombreux.
Le groupe « Patriotes pour l’Europe » poursuivra la politique pro-russe de Viktor Orban qui lui, multiplie ses voyages. Kiev, Moscou, Pékin, l’homme se balade partout et agit clairement contre les positions de la majorité des pays européens. Bref, il se comporte, un peu comme Emmanuel Macron en France, comme le « roi de l’Europe » qui mène sa politique sans se soucier des partenaires européens. Pour s’assurer que les intérêts hongrois soient bien représentés au sein de ce nouveau groupe, Viktor Orban a imposé Kinga Gál comme vice-présidente, une fidèle du « Fidesz » hongrois.
La création de ce groupe constitue une sorte « d’OPA » sur les partis nationalistes au Parlement européen et il apparaît clairement qu’Orban avait préparé son coup depuis un moment. Dès la semaine prochaine, on verra comment se comporteront les membres de ce nouveau groupe au Parlement européen, mais cela ne promet rien de bon. Déjà la « mission de paix » d’Orban constitue un désaveu pour les partenaires européens qui visiblement, ne sont pas en mesure de stopper le chef du gouvernement hongrois qui impose sa propre politique aux institutions européennes. L’année 2024, pour paraphraser la feu Reine d’Angleterre, est un « annus horribilis »…
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