Vivre avec la peur

La police anglaise a réagi vite et efficacement après l'attentat de Londres. Foto: West Midlands Police, United Kingdom / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(KL) – Paris, Bruxelles, Nice, Berlin, Londres – les capitales européennes sont et resteront probablement, dans le collimateur des terroristes. L’attentat de Londres confirme, hélas !, la stratégie des terroristes – qui consiste à mener des actions isolées, effectuées par des individus n’appartenant à aucune organisation, mais pourris par les idées de Daesh, souvent en situation mentale et matérielle précaire et qui commettent des actes terroristes pour conférer « un sens » à leurs tristes existences par le biais de ces attaques.

Les attentats de Nice, Berlin et Londres ont un trait commun – elles ont été perpétrées à l’aide d’une arme que personne ne peut contrôler – le véhicule motorisé, dans deux des trois cas des camions, à Londres une voiture SUV. Ces « armes », n’importe qui peut se les procurer et les terroristes n’ont même pas à avoir de quelconques contacts dans un milieu criminel. Il suffit de prendre une voiture et l’attaque terroriste peut s’effectuer.

Tout le danger réside dans cette stratégie d’une « guérilla terroriste ». Une organisation terroriste, les services de protection de l’état peuvent les surveiller, contrôler ses communications, ses flux d’argent, ses structures opérationnelles. Mais les « terroristes individuels amateur », ils sont impossibles à cerner et il est donc tout aussi impossible de se protéger de manière efficace contre leurs agissements.

S’il est impossible de prévenir toute attaque de ce type, la préparation pour de tels cas devient de plus en plus importante. Les plans d’intervention doivent être testés en permanence et fonctionner correctement, nous, les citoyens et citoyennes devons doubler d’attention et réagir dès qu’une situation périlleuse se présente.

Toutefois, il convient de ne pas écouter les extrémistes de tout bord qui « savent » maintenant ce qu’il faut faire pour empêcher ce genre d’attaque à l’avenir. Aucun extrémiste n’a une recette contre ce phénomène et la politique d’exclusion et de haine prônée par ces extrémistes, ne peut qu’aggraver le problème.

Il faut prendre sur nos amis britanniques maintenant, boire une tasse de thé et réfléchir calmement comment mieux se préparer pour des éventualités. Ne pas tomber dans le piège de la haine, d’un actionnisme aveugle et dans l’exclusion, voilà les missions qui sont les nôtres maintenant. Nous ne pouvons pas céder devant cette violence et cette haine – et cela sera aussi difficile que de gérer la tristesse, la colère et la peur. Ensemble, avec toute la solidarité européenne, on peut y arriver.